dimanche 29 novembre 2015

Livre blanc #PortraitDeStartuper

GreenSI a toujours considéré que le modèles des startups avait beaucoup à apprendre à l'entreprise et encore plus à la DSI engagée dans la transformation digitale :
Et derrière chaque startup se cachent leur moteur d'ingéniosité et de créativité, les startupers !

C'est donc avec beaucoup d'enthousiasme que je supporte l'initiative de
Sébastien Bourguignon (son blog), un livre blanc qui va vous révéler toute la richesse de ces startupers qui font la France qui innove,
et dans laquelle j'ai modestement contribué à la préface.

Bonne lecture, ici ou sur LinkedIn pour le télécharger gratuitement !


Investissements SI en 2016: n'oubliez pas le digital !

Voici revenue la période des budgets !

Plus que quelques semaines pour déterminer le budget récurrent pour faire fonctionner et maintenir le SI en 2016, mais surtout celui des nouveaux projets. Comme chaque année, si on élimine le tirage aléatoire, il va falloir mettre en place une méthode rationnelle pour décider des projets à financer et engager des arbitrages. Car sans aucun doute, la somme des montants des projets sera supérieure à votre budget d'investissements. Mais choisir c'est renoncer, donc attention de savoir à quoi vous renoncez.

L'étude réalisée par Accenture en partenariat avec le magazine IT for Business auprès d’un panel de près de 70 DSI d’entreprises françaises est un premier moyen d'éclairer ce processus.
Un processus qui, pour GreenSI va devenir de plus en plus discriminant à l'avenir entre les entreprises leader et les autres. Celles qui auront posés leurs jetons sur les bonnes cases plusieurs années de suite, dans une économie qui' s'accélère, auront renforcé leur avantage compétitif.

Pourquoi ?  Parce que le nombre de combinaisons et donc de chausses-trappes augmente ; et ces choix sur quelques années vont segmenter les entreprises, par exemple :
  • entre celles qui vont continuer d'investir par habitude ou par contrainte dans des actifs informatiques peu stratégiques pour la transformation numérique, et les autres. Donc a priori qui n'ont aucun ou peu d'attributs propres à cette transformation : mobiles, cloud, données pouvant se valoriser, transverses et collaboratifs.
  • entre celles qui vont investir toujours plus fortement dans le "run" et les autres. Les premières investissent nécessairement dans ce qui représente en grande partie le passé, alors qu'une transformation de rupture réclame du "build" et le développement de nouvelles applications digitales.
 

L'illusion de bien préparer l'avenir pouvant être entretenue par la hausse des investissements informatiques pour 2015 comme le confirme le baromètre des investissements numériques.

Car si globalement les investissements sont en hausse, cette hausse résulte d'un sur-investissement dans quelques domaines comme ceux qui développent la relation client digitale, et d'un sous-investissement, ou des investissements "cost-killing", dans d'autres domaines comme ceux visant à réduire les coûts informatiques et technologiques (le cloud pouvant amener des gains de l'ordre de 30%, la maîtrise de l’efficacité de la production, l'externalisation des domaines où les économies d'échelles règnent comme l'hébergement). 
 

Le projet type 2016 est donc un projet qui va développer la relation digitale avec vos clients, en mettant en place un cloud privé, intégrant la mobilité et renforçant les dispositifs de sécurité déjà existant.

Ce projet demandera de nouvelles compétences et procédera de la transformation de la DSI, et aura une chance de faire émerger de nouveaux business modèles. La mise en oeuvre de méthode agile - déjà effective sur au moins un projet pour 59% des DSI - va se développer jusqu'à 65% dans les 2 ans. Ce qui ne surprendra pas les lecteurs de GreenSI (voir Et si le "lean" était la voie de la transformation digitale).
 



Les entreprises de services numériques - ESN - qui sont positionnées sur l'accompagnement des entreprises sur tout ces sujets ont donc a priori de belles affaires devant elles.Vérifiez que vous en avez quelques unes dans vos fournisseurs référérencés et en ajouter si ce n'est pas le cas.

En revanche, les projets plus traditionnels dans le domaine de la Finance, souvent justifiés les années précédentes par le réglementaire (par facilité ?), sont en nette réduction dans le panel interrogé. Alors si vos investissement à venir dans ce domaine explosent, posez-vous des questions ! Et ne la posez pas à vos fournisseurs traditionnels qui vivent du maintient de ces applications dont il faudrait réduire la voilure...
Si, si, j'en connais qui le font ;-)


Mais la question importante en 2016 comme à l'avenir n'est pas uniquement celle de la méthode et du domaine d'investissement, mais celle de la gouvernance.

Avec le développement du digital, les investissements en informatique dépassent le cadre de la DSI. La gouvernance de l'IT doit donc évoluer pour prendre en compte l’écosystème de collaboration du digital. Sans cette prise de conscience, l'entreprise va investir de plus en plus dans un domaine non gouverné et en tirera nécessairement moins d'efficacité dans ses investissements. 

La relation directe avec la DG et la collaboration avec les équipes clientèle, commerciales et marketing, n'est donc plus une option pour la DSI. Le baromètre indique que 55% des budgets digitaux ne sont pas entièrement ou directement gérés par la DSI - Marketing (67%), la Relation client (47%) et la Vente (33%). 

Ce ne sera pas non plus une surprise pour les lecteurs de GreenSI où le "rapprochement intelligent" de la DSI avec le marketing est souvent mentionné dans les billets.
Dans les entreprises ou le poste de CDO - Chief Digital Office - a été créé, et donc où le digital est une priorité stratégique à court terme, cette nouvelle gouvernance sera certainement un équilibrage entre les moyens mis en oeuvre pour la transformation numérique versus la gestion du reste de l'informatique. Traduisez la réduction des coûts.

Digital et gouvernance du digital dans l'entreprise, sont donc les deux point clefs pour aborder l'avenir du SI. 

Pour accéder à l'étude complète d'Accenture, c'est par ici : baromètre
Ce baromètre a aussi été discuté sur le plateau TV de 01Business Forum l'Hebdo du 28 novembre : plateau TV

Les nouvelles frontieres de la collaboration en entreprise

Quels rôles pour les réseaux sociaux d'entreprise et le collaboratif dans la transformation digitale ?

C'est sur ce thème, et à l'initiative de CCM Benchmark Institut et de la société Lecko, que les principaux éditeurs de solutions collaboratives et les responsables en entreprises de leur mise en place se sont réunis cette semaine. Une occasion pour GreenSI d'échanger sur la vision des nouvelles frontières de la collaboration en entreprise.

Une conférence qui arrive au bon moment, car dans l'effervescence de la transformation digitale avec les clients pour adapter son business modèle, on en oublierait presque que la transformation interne de la collaboration en est une condition nécessaire. D'ailleurs, les premiers Chief Digital Officers (CDO) de Generali, Transdev et Ipsen Pharma sont venu témoigner sur l'importance de la collaboration comme moteur de transformation.

Son allumage n'en reste pas moins délicat, car il est plus lié au travail sur le management et à la culture de l'entreprise qu'à la mise en place de solutions numériques pour délivrer cette digitalisation en interne et en externe.

Mais même si les généralisations de réseaux sociaux en entreprise - RSE - sont encore timides, elles se multiplient et la tendance est clairement de développer de collaboration et d'usages collaboratifs dans l'entreprise. Les retours d'expériences des entreprises présentes à la conférence sont unanimes, jusqu'à JC Decaux qui a remplacé son intranet par son RSE comme point d'entrée de l'information des salariés.

Dans ce contexte, la vision de GreenSI sur les nouvelles frontières de la collaboration pose la question des réserves de carburant qui vont pouvoir booster la puissance de ce moteur collaboratif. Cela pose aussi indirectement la question de la convergence et de l'urbanisation des plateformes collaboratives pour ne pas créer des silos de collaboration contre-productifs. Une question dont la DSI, et les éditeurs, doivent s'emparer.

Pour GreenSI les bonnes questions à se poser dans les 3 prochaines années tournent autour :
  • de la gestion des documents et de la bureautique,
  • du rôle de l'ERP et du CRM dans l'entreprise,
  • de la préparation à la suppression de la frontière entre interne et externe,
  • et de l'émergence de nouvelles formes de collaboration qui boostent la productivité.

La stratégie collaborative doit intégrer les documents

Les réseaux sociaux sont un flux de conversations ou d'informations.

Mais que ce soit en interne, comme en externe, ces conversations commencent ou se terminent souvent par un document. Sur Twitter ou sur Facebook ce sont des photos et des liens vers des articles qui s'échangent. Ces dernières années ont d'ailleurs montré que les commentaires des articles de presse et de blogs (les stocks d'information) diminuaient, car ils se déportaient sur les réseaux sociaux comme avec des vases communicants. Les flux et les stocks d'information sont donc intimement liés dans un espace collaboratif. 
 
Cela se traduit par le fait que les réseaux sociaux d'entreprise doivent se connecter aux bases documentaires et aux espaces de stockage. Quand ce n'est pas le cas ce sera un frein au développement de l'un ou de l'autre.
Les exemples des éditeurs nous confirment cette tendance. Que ce soit Google, Box.net, Dropbox et maintenant Microsoft avec Office365, les conteneurs de documents sont tous devenus collaboratifs.

L'évolution de Microsoft est d'ailleurs intéressante. Pour GreenSI ce n'est pas avec Sharepoint où des milliards ont été investis dans les entreprises depuis 14 ans que Microsoft peut gagner la bataille du collaboratif, mais bien avec l'intégration de Office365, la bureautique dans le Cloud, OneDrive le stockage en ligne, et Yammer le réseau social racheté $1,2 milliards en 2012. Et quand la convergence avec les communications, dont on parle depuis 10 ans, arrivera, avec Skype, autre rachat pertinent de Microsoft.

Google de son côté fait converger tous les documents dans Google+, son interface réseau social, avec récemment  l'ajout des photos.
Ceux qui disent que Google+ est un échec comparé à Facebook manquent certainement cette perspective d'intégration du collaboratif par le social et les abonnements entreprise et stockage dont Google tire déjà une (faible) partie de ses revenus. Les deux réseaux ne jouent pas le même rôle. Facebook de son côté multiplie les applications autonome (et les rachats) - Instagram, Messenger, Whatsapp... - pour capturer de l'audience (et les revenus de la publicité). Mais n'hésitez à partager votre vision dans les commentaires !

Le rôle de l'ERP dans la collaboration


Des années 70 aux années 90s, l'ERP a été le seul outil de collaboration numérique des entreprises qui s'en équipait. Un prospect y devenait un client géré par un autre service, puis une facture gérée également dans un autre département, puis un contact au service après-vente peut être sous-traité... Les processus de l'entreprise modélisés dans les workflow des ERP étaient la forme unique de collaboration.

Le développement des réseaux sociaux, des échanges par mail, du partage de documents bureautiques a créé dans ces outils des processus plus informels, plus improvisés, pour gérer le flux de travail (work flow). Depuis plusieurs années la convergence et l'intégration des ces deux formes de processus, formels et informels, est dans la liste des tâches à faire de l'entreprise.
Quelques éditeurs s'y sont lancés comme dans le CRM ; Salesforce qui a intégré un réseau social Chatter, ou SAP dans les RH qui a acheté et intégré Success Facors. Mais force est de constater que l'ERP collaboratif 2.0 est encore une Arlésienne et que l'ERP est loin d'être déployé pour tous les salariés.

Cela prendra donc certainement plus de temps et ouvre des opportunités aux éditeurs qui sauront offrir simplement ces fonctionnalités, peut-être en sortant les processus de l'ERP les uns après les autres. Comme on peut le voir avec le développement de solutions très spécialisées (gestion des salariés, gestion du recouvrement...) et très collaboratives en SaaS.

La suppression de la frontière entre interne et externe

La porosité entre vie privée et vie professionnelle, entre équipement personnel (BYOD) et équipement fourni par l'entreprise,  entre clients et fournisseurs dans l'économie collaborative [...] montrent une tendance forte vers la suppression des frontières claires entre l'interne et l'externe de l'entreprise. Une tendance qui va forcément impacter la collaboration EN entreprise, puisque dans certains domaines elle va devenir une collaboration ENTRE entreprises, voire EN DEHORS de l'entreprise.

L'open innovation appelée à la rescousse quand l'entreprise peine à innover, en invitant les clients, les partenaires et même d'autres entreprises à innover ensemble, montre bien le besoin de gérer cette collaboration sans frontière. Bien sûr il y aura toujours des domaines "privés" mais la majorité seront "ouverts". La gestion des droits et de la sécurité ne se contentera donc plus de gérer le "poste frontière" mais devra, par analogie, s'adapter comme l'Europe a du le faire avec la mise en place des accords de Schengen.

Etes-vous prêts a accueillir des externes sur votre réseau social interne?
Etes-vous prêts à mobiliser vos salariés sur les réseaux sociaux externes ?

En masse ?  Les réponses a ces trois questions sont essentielles dans votre transformation digitale. Dans ce contexte, on comprend pourquoi les deux prochains acteurs cherchant a se positionner sur les réseaux sociaux d'entreprise sont Facebook et LinkedIn !

Facebook a annoncé FB@Work pour les entreprises, actuellement en beta test auprès de pilotes dont Lagardère Active en France. Son succès dépendra du modèle économique gratuit ou payant. Mais GreenSI croit beaucoup plus a la prochaine initiative de LinkedIn, un acteur déjà très pertinent avec Pulse, son système de partage d'articles qui permet les conversations, sur le fixe et le mobile, et qui doit proposer début 2016 une offre pour les entreprises qui souhaiteraient utiliser LinkedIn comme réseau social interne. Une bonne idée quand, dans certains secteurs, certainement plus de 90% des salariés sont déjà inscrits sur LinkedIn...

L'émergence de nouvelles formes de collaboration

En 2012 le logo de la société Azendoo, éditeur d'une solution de collaboration était "zen". Zen, comme Zéro Email Network, le projet de suppression des emails lancé par Thierry Breton chez Atos. Mais trois ans plus tard, on ne parle plus trop de supprimer les emails, et la productivité des outils passe au premier plan. Maintenant, il faut abattre des tâches et cocher la petit case qui dit "fait".
C'est devenu le véritable objet la collaboration ! Finis la zénitude et le bien-être apportés par des discussions autour d'un café ? ;-)

Avec Github, le lieu où se fabrique le logiciel, comme dit le slogan, les développeurs ont amené à l'entreprise ce focus sur les choses biens faites et à plusieurs. Plus de 20 ans d'expérience dans l'open source sont passés par là, et l'entreprise ne les remerciera jamais assez pour le renouveau qu'ils amènent. Depuis, des méthodes agiles et d'amélioration ou de livraison en continu, ont aussi amené leur nouveaux outils collaboratifs taillés pour la performance. Que ce soit en amont pour traiter les exigences, le développement ou même ce que l'on commence a appeler "DevOps".

Une autre caractéristique de ces nouveaux outils, c'est leur recherche systématique de l'intégration et de l'ouverture. Et là on retrouve une autre tendance que GreenSI connait bien, celle des API, des micro-services et des eco-systèmes.
Azendoo par exemple vous propose donc de relier votre compte Box.net ou Evernote à sa plateforme pour faire ce lien entre stock de documents (chez Box) et flux de conversation (chez Azendoo) dont on parlait un peu avant.

Ouverte, productive et intelligente, la plateforme de demain ?


Et si finalement l'outil collaboratif de demain c'est vous qui l'assembliez?

Dans le domaine de la communication, c'est ce que propose #Slack, un outil permettant de connecter toutes ses sources d'information et d'y associer des règles, comme le fait également IFTTT dont GreenSI parle souvent. Par exemple, vous pouvez initier automatiquement une conversation quand un ticket de support change d'état ou qu'un tweet sollicite votre assistance. On est dans le domaine de la collaboration pour la productivité et la maîtrise du flux d'information, dans un monde ou ce flux croît de façon exponentielle.
C'est donc certainement ça le prochain développement: celui de l'intelligence artificielle qui va scanner pour vous l'information pertinente, incluant celle qui sera générée par les objets connectés dont le nombre explose, celle dans les réseaux sociaux internes et externes, et vous assister dans votre collaboration.

Cette analyse intelligente prendra en charge des tâches que vous lui confiez, comme le font les premiers assistant personnels qui se développent dans les startups en Californie et devraient arriver en Europe.

Au delà de Siri d'Apple et de Google Now, qui traitent déjà l'information, ces nouveaux assistant pourront exécuter des tâches simples pour vous, comme réserver un restaurant, appeler un taxi ou déplacer un rendez-vous.

Facebook a par exemple annoncé "M" (photo), via David Marcus, fondateur de Paypal maintenant chez Facebook, un assistant qui sera intégré à Messenger. Le modèle des conciergeries, mais avec un robot intelligent à l'autre bout. 

Les RSE ont donc ouvert la voie à la collaboration en entreprise, et vont continuer à se développer. Mais la frontière de la collaboration se déplace et même disparaît, laissant de multiples combinaisons venir occuper ce champ libre ; et déjà des communautés transverses s'organisent autour d'une plus grande efficacité. Demain les robots, logiciels ou physiques, seront aussi des parties prenantes de la collaboration en entreprise.

Pas de doute, la collaboration est bien un volet de la transformation digitale de l'entreprise et interagiront naturellement avec les collaborateurs.
Pour accéder aux slides de ma présentation c'est par ici : slideshare

La hausse des investissements SI en 2016 (baromètre Accenture)



D'après le dernier baromètre annuel réalisé par Accenture en partenariat avec le magazine IT for Business, les investissements numériques continuent d'augmenter en 2015. 

Débat avec: Yves Bernaert, directeur exécutif d'Accenture Technology Europe. Frédéric Charles, directeur des domaines SI, en charge des plateformes digitales chez Suez Environnement. Pierre Landry, rédacteur en chef de IT for Business. Et Frédéric Bianchi, journaliste à bfmbusiness.com et présenté par Frédéric Simottel, sur BFM Business.

Voir aussi l'article GreenSI sur le baromètre : Investissements SI 2016, n'oubliez pas le digital



La hausse des investissements IT se poursuit en... by BFMBUSINESS
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mercredi 18 novembre 2015

Economie des applications: visez les 5 étoiles !

Le 20 aout 2011 Marc Andreessen écrivait une tribune dans le Wall Street Journal sur le thème du logiciel qui dévorait le monde ("Why software is eating the world") pour faire prendre conscience de la valeur croissante du logiciel, alors que les restructurations allaient bon train dans le hardware chez les pionniers de la hightech comme HP ou Motorola.  

Il ne s'était pas trompé. La valeur du logiciel atteint un sommet notable quand Uber, société créée en 2009, est valorisée à $50 milliards alors que cette entreprise peut se résumer à un logiciel d'optimisation piloté par des algorithmes.

Des algorithmes qui permettent de mettre en relation des clients géolocalisés et des chauffeurs disponibles par zone géographique, de gérer intégralement - avec deux applications mobiles - la relation client (Uber) incluant le paiement et la satisfaction, et le workflow des courses et l'optimisation des revenus des chauffeurs (Uber Partner).

Une société qui a fait couler beaucoup d'encre sur son modèle social, d'une certaine façon confié lui aussi à l'algorithme...
Mais sur le plan du service Uber a réussi à ré-inventer un service de transport et une nouvelle expérience utilisateurs qui lui amènent des clients.

Sans surprise, c'est le terme "Ubérisation" qui s'imposera comme symbole de cette nouvelle industrie. GreenSI avait bien tenté de lancer le mot "digivorer" début 2012 (Lego est en train de se faire digivorer par Minecraft) mais sans succès ;-)

L'ubérisation ne dois pas nous faire oublier la transformation numérique des entreprises traditionnelles, pour s'adapter a cette nouvelle économie, et peut être... terrasser "leur Uber" ! Car si les jeunes poussent partant de rien ont pris de vitesse les grands groupes, la résistance s'organise avec des initiatives digitales intelligentes à la SNCF ou chez Accor par exemple.

L'économie des applications

Après l'industrie, puis les services, l'économie portée par les applications est train de devenir la terre promise que les entreprises et les startups cherchent à rejoindre.
 C'est CA Technologies, acteur historique de l'informatique et spécialiste des outils logiciels sur de multiples plateformes (mainframe, client/serveur, web, mobile) qui a le premier compris l'importance et le développement de cette nouvelle économie. Il en a fait un axe de communication important, mais aussi de mobilisation de l'ecosystème qui en dépend.
Et on comprend facilement pourquoi : dans cette nouvelle économie, la maitrise du cycle de vie des applications y est essentielle, et les logiciels de CA s'en sont fait la spécialité.

 
CA World 2015 qui se tient en ce moment à Las Vegas, et où GreenSI s'est déplacé, est donc le salon où les DSI peuvent faire le point sur ces nouvelles approches du logiciel et des applications: API, DevOps, "performance management", Agilité,...

Un salon, qui pour GreenSI est sans équivalent sur Paris en terme de focus sur les applications et avec autant de participants.
Parmi tous les changements de paradigme amenés par cette nouvelle économie, où le "business est ré-écrit par le logiciel", GreenSI va aborder dans ce premier billet les applications mobiles, mais reviendra dans les prochains billets sur d'autres changements de paradigme a prendre en compte.
Comme celui des API qui a été riche en billets en 2015.

La maîtrise des développement mobiles

Une partie de cette nouvelle économie a besoin de plateformes centralisées, mais aussi d'applications mobiles dans les mains des utilisateurs ou autour de leur poignet quand on pense aux objets connectés comme les montres.

Des applications qui vont justement permettre de réinventer les services et l'expérience des utilisateurs comme pour Uber.

Car même avec le meilleur algorithme du monde votre offre n'aura aucune valeur si vous ne construisez pas une application classée "5 étoiles" dans les stores iOS et Android. Car c'est elle qui sera le lien entre vous et vos clients.

Personnellement, je suis un peu plus indulgent, et je ne télécharge pas une application sur un store en dessous de 4 étoiles, mais c'est vrai que ce blog m'oblige à être un peu curieux ;-)
Alors comment avoir entre 4 et 5 étoiles pour une application ? 

Ces classements sont le reflet d'une bonne ou d'une mauvaise expérience utilisateur.

Et ça peut commencer dès le store avec le temps de téléchargement de l'application. Trop long, 67% des utilisateurs vont l'abandonner. Ensuite, il faudra bien sûr éviter le "crash" de l'application. Pour cela l'avoir testé intensivement... sur ses multiples environnements et surtout savoir que l'application "crashe" ce qui n'est pas simple avec des applications installées sur des terminaux que vous ne gérez pas. C'est plus simple pour des sites mobiles car vous avez le total contrôle du serveur qui délivre le site.

Sans compter que les mises à jour d'OS se succèdent a un rythme bi-annuel et que les nouveaux terminaux prolifèrent et parfois sortent mondialement le même jour. Ce qui demande pour les applications les plus stratégiques de s'impliquer en amont avec les constructeurs pour faire ces tests.

Enfin, l'expérience utilisateur est liée au design de l'application et de sa navigation. Il vaut mieux l'avoir définie avec des groupes utilisateurs avant de coder, mais si ce n'est pas le cas il est encore temps d'identifier les écrans où les utilisateurs décrochent si vous savez superviser les sessions d'utilisation de vos applications.

Le suivi de la performance, de la qualité de service et de la valeur délivrée à l'utilisateur, une fois en production devient essentiel. Pas uniquement de la disponibilité de l'application sur un store d'applications.

C'est aussi vrai pour les sites mobiles. Cela demande pour les applications d'intégrer du code de "monitoring" qui va permettre d'identifier pour toutes les sessions d'utilisation de l'application, remonter les craches, la CPU et la mémoire utilisée a chaque moment, la navigation de l'utilisateur, les temps de réponse variables d'un mobile à l'autre, etc...

C'est tout un nouveau volet analytique qui s'ouvre pour superviser la performance des applications mobiles et la qualité de l'expérience des utilisateurs. Le suivi de la disponibilité du serveur de suffit plus, de nouveaux outils émergent en complément de vos outils plus classiques de supervision ou s'adaptent pour répondre a cet enjeux d'excellence des applications mobiles.
Ces outils sont bien sûr mis dans les mains des développeurs pour qu'ils puissent adapter le code rapidement. C'est tout l'enjeu des démarches de type DevOps quand le lien est fort entre le développement et les opérations une fois le logiciel en production.

Identifiez les sociétés qui émergent dans votre industrie, même sur des petites parties de la chaîne de valeur. Celles qui réussissent ont certainement des application 5 étoiles. Pour lancer vos nouveaux services vous allez peut-être sortir une application mobile. Sa note sera quelque chose de fondamental qui malheureusement ne se décrète pas dans un plan stratégique présenté au COMEX mais bien dans la maitrise de votre développement mobile.

Un processus souvent en dessous de la ligne de visibilité de la DG qui n'y affecte pas toujours les moyens suffisant quand le seul indicateur qui lui remonte est le coût. Les indicateurs de performance, de qualité de service et de notation dans les stores, devraient remonter à la DG dans le tableau de bord de l'activité digitale de l'entreprise.
De retour à Uber, l'application sur Android y est notée 4,2 ont-ils raté leur application mobile ?

Et bien quand on explore les commentaires de ceux qui ont mis une seule étoile et fait chuter la note, on retrouve généralement ceux qui ne sont pas content du service.

Comme quoi, une excellente application mobile est nécessaire, mais pas suffisante pour faire illusion quand la qualité d'un service rendu n'est pas toujours au rendez-vous. Là c'est l'algorithme qu'il faudra superviser et adapter et la relation client prendra la main. Mais ce sera pour un autre billet.

lundi 9 novembre 2015

DSI: une nouvelle relation clients fournisseurs à développer

Avec l'omniprésence des réseaux sociaux, ou des plateformes "à la demande" qui n'ont besoin que d'un numéro de carte bancaire pour être activées, la relation commerciale entre la DSI et ses fournisseurs de technologie (éditeurs, intégrateurs, hardware...) est profondément impactée. L'asymétrie d'information à l'avantage du fournisseur s'inverse en faveur du DSI. Les fournisseurs vont devoir s'adapter pour continuer à  ferrer de gros projets...

Le DSI a toujours été la porte d'entrée de la technologie dans l'entreprise, de l'informatique d'abord, puis des télécommunications.

Des organisations commerciales pyramidales se sont alors organisées dans les sociétés de technologie pour quadriller méthodiquement ces "comptes", vendre leur offre, et pousser celles de leur partenaires - marge incluse.

Mais avec le temps, le DSI s'est vite retrouvé dans un système commercial lui réduisant le champ des possibles, par exemple entre SAPOracle ou Microsoft, alors que dans de nombreux cas, plusieurs solutions métiers open source peuvent répondre à son besoin. Si vous n'en êtes pas convaincus, l'intégrateur spécialisé Smile en a fait une compilation: guide des ERP en open source.

On va retrouver ce champ réduit dans à peu près tous les domaines: systèmes collaboratifs, CMS pour plateformes internet, systèmes CRM... Les startups françaises qui construisent aujourd'hui leur SI de demain pour absorber une forte croissance (BlaBlaCar, Critéo, La Fourchette,...) ont peu de choix techniques ou logiciels en commun avec la DSI. Ce qui montre qu'il y a bien des alternatives.

Une autre chose notable dans ces organisations commerciales, c'est la notion d'industrie. Généralement, un commercial couvre "un territoire" de sociétés dans la même industrie. Avec ce type d'organisation se pose immanquablement la question pour le commercial de savoir s'il vous dit ce qu'il fait avec vos principaux concurrents, car son territoire commercial les inclut tous.
Et généralement il le dit ! Histoire de délicatement vous suggérer que vous êtes en retard sur le bigdata et que untel a déjà trouvé des pépites. D'ailleurs justement, il a une ressource bigdata qui quitte une mission pour lui et est disponible... si vous signez avant la fin de l'année.

Cette organisation en silos renforce un second cloisonnement que le DSI doit éviter, celui de l'industrie.

Si vous lisez GreenSI régulièrement vous savez que la question de la pertinence des industries dans un monde numérique se pose (Vers la fin des industries ?). Ne vaut mieux t-il pas savoir ce que font les acteurs d'une autre industrie déjà confrontée à la transformation numérique, voire ce que font Google ou Facebook - inclassables -, ou les startups de la FrenchTech, plutôt que ce que vous savez déjà sur vos confrères ? Sinon, vous serez au mieux un numéro 2 avec toujours un projet de retard. Pourquoi ?
Parce qu'il y a peu de chances qu'une rupture émerge de l'intérieur de l'industrie. Elle viendra d'acteurs externes à l'industrie. Ce n'est donc pas là qu'il faut diriger vos radars.

Enfin, en terme de démarches, il y a l'air d'avoir un accord tacite entre les services achats et les fournisseurs pour enfermer les DSI dans des approches et des contrats au forfait. Des contrats qui semblent rassurant, mais qui de toutes façons déclencheront des avenants, donc ne vous garantissent ni la maîtrise de votre budget, ni la qualité de ce qui sera livré. Les projets pharaoniques sans fin que l'on trouve dans les DSI en témoignent.

En revanche, ce qui est sûr, c'est que le forfait vous prive d'une démarche agile, où vous pouvez décidez à chaque itération ce que vous ferez ou pas, en fonction des retours de vos clients et des priorités sans cesse remises en question au rythme de l'économie numérique et de la concurrence.

Idem pour les plateformes en SaaS, qui sont rarement privilégiées dans les offres qui sont faites aux DSI par les commerciaux, alors qu'elles le sont dans les offres faites en direct aux métiers par les mêmes commerciaux, deux étages plus haut, mais sans passer par la case DSI. Allez comprendre...

Que ce soit avec les solutions, les industries, ou les méthodes, la relation client-fournisseur traditionnelle dans le monde technologique cherche à cloisonner le DSI, pour simplifier son choix et conclure vite. 

C'est peut-être pour ça que certains DSI se demandent comment font les directions métiers pour connaître de nouveaux logiciels dont ils n'ont jamais entendu parler ! Et bien le problème n'est pas à chercher côté direction métier, mais bien dans le carcan qui a savamment été mis autour du cou de la DSI par ses fournisseurs.
Cette stratégie commerciale est aujourd'hui de moins en moins efficace pour les fournisseurs, et c'est tant mieux !

Car les réseaux de DSI se multiplient (CIOnetAgoraDSICRIPCigrefClub Décision DSIDSI Le Club,...), pour ne pas dire se concurrencent. Les forums, conférences, et livres blancs qu'ils organisent sont de plus en plus professionnels et importants en public mobilisé, ce qui favorise le croisement d'expériences et le décloisonnement des discussions entre membres.
Voilà pour les rencontres physiques et les petits fours ; et pour les rencontres virtuelles c'est pareil. Les réseaux sociaux spécialisés et les contacts sur LinkedIn etViadeo se multiplient car on peut maintenant y échanger du contenu et des événements, comme sur les plateformes spécialisées (Atout DSIIT Social... sans oublierGreenSI). Les possibilités pour savoir ce qui se passe, connaître les sujets clefs du moment, voire être "coaché" par ses pairs se multiplient.

Vous l'avez donc compris le niveau d'information du DSI sur ce qui se passe "en dehors de la DSI" augmente et l'équilibre se renverse en faveur du DSI qui saura exploiter ses réseaux, par rapport aux seules interactions avec les fournisseurs qui viennent à lui. 

Ces derniers sont d'ailleurs en train de remettre en cause leur façon de faire, et GreenSI leur donne quelques pistes sur ce qui est totalement "out", pour les encourager à l'abandonner définitivement:

  • le coup de téléphone pour présenter sa société: le temps est toujours une denrée rare à la DSI et internet reste la source principale d'informations si on ne veut pas se disperser,
  • le rendez-vous pour que le DSI vous présente tous ses projets et sa stratégie: pour aller plus vite, le DSI pourrait l'envoyer à la concurrence, non ?
  • la même chose en un clic via les réseaux sociaux: c'est plus moderne, mais ça ne marche pas non plus. Et le risque d'être "blacklisté" à jamais est réel.
  • pire, ne pas être présent sur les réseaux sociaux: en quittant le rendez-vous, le DSI ira vérifier qui vous êtes ; surtout après un contact par téléphone, avec toutes ces "arnaques au PDG" (se faire passer pour le PDG sur la base d'informations collectées dans l'entreprise et avoir un prétexte de demander un virement urgent)

En revanche, ce qui semble beaucoup plus "in", c'est de considérer:

  • la veille en amont sur la transformation numérique de chaque industrie, les startups qui s'y développent, la transformation des DSI et ses nouveaux rôles,
  • la promotion sur les réseaux de toutes les participations de votre entreprise, avant, pendant et après ces événements,
  • développer personnellement vos contacts sur les réseaux avec les influenceurs de vos prospects et clients,
  • l'interaction directe sur Twitter ou LinkedIn avec eux ou avec les DSI, via la publication d'un article qui pourrait intéresser le DSI, ou la mise en relation avec une startup,
  • l'animation d'une communauté de DSI, ou la participation à une communauté existante, sur des thèmes proches des offres technologiques ; les agendas s'ouvrent très vite pour recevoir des experts ou des personnes qui savent de quoi elles parlent,
Une fois ces étapes réalisées, la sélection du meilleur sujet pour contacter la DSI sera alors un jeu d'enfant et un rendez-vous où personne ne perdra son temps.


Mais il reste encore la possibilité de se rabattre sur les DSI qui ne fréquentent pas les réseaux, et qui adorent les grands projets au forfait ou porter un carcan. Cependant, avec la croissance de l'économie numérique GreenSI pense, peut-être à tort, qu'ils vont être de moins en moins nombreux à l'avenir.

lundi 2 novembre 2015

Innover en startup ou en entreprise: une question d'équilibre ?


Cette semaine GreenSI a été invité à la soirée de sortie des startups accélérée au NUMA, le "Demo Day".
Une soirée qui s'est tenue cette année dans la superbe salle Gaveau à Paris. Victimes de leur succès, les locaux du NUMA ne sont plus assez grand pour recevoir les participants et surtout le contingent d'investisseurs et de responsables innovations en  entreprises, venus voir le résultat de 4 mois " d'accélération" des idées décapantes de ces startups.

Pour GreenSI, le résultat auquel on arrive en 2015 est assez impressionnant. En effet toutes ces startups mixent plateforme SaaS, business modèle et services innovants, pour se faire une place dans la nouvelle économie. Une soirée très inspirante (cf. Ces startups dont la DSI devrait s'inspirer) dont je vais partager mes impressions dans ce billet.
Le NUMA a été créé en 2011 en mode associatif. Mais depuis 2015 il a levé des fonds via une opération de crowdfunding (1M€) et auprès d'investisseurs (Maif, Roland Berger et Leroy Merlin - 3M€) pour se développer à l'international (déjà Bengalore, Casablanca, Moscou) et déployer son modèle.
Le NUMA c'est d'abord un lieu, mais surtout un réseau (250 mentors) et une autre façon de penser l'innovation. C'est un endroit fréquenté par GreenSI (depuis La Cantine le lieu précédent) car le numérique s'y développe avec les startups et les geeks savent que la Force y est puissante ;-)
Son programme "d'accélération" a déjà transformé 104 startups, dont 85% sont encore actives. Jeudi soir ce sont 20 jeunes pousses de 2 à 10 personnes qui ont pitché sur scène en 3 min chrono leur offre, les premiers résultats commerciaux, et leur business modèle. Elles ont ensuite lancé un appel à financement de 400-500k€ dans les prochains mois pour les aider à poursuivre leur développement. Le retour des années précédentes montre qu'en général elles obtiennent ce financement en quelques mois.
Cette année on a pu assister, entre autres, à la découverte de Skippair, le premier site de location où on choisit son skipper et non son bateau ; PandaScore qui se voit comme le "Reuters du e-sport", cette nouvelle industrie de la compétition avec des jeux en ligne qui cherche ses référentiels de données ; ou encore VocalApps qui veut révolutionner la prochaine version des objets connectés et robots domestiques, avec la commande vocale.
Les méthodes du NUMA, reprises par d'autres incubateurs, sont pour l'entreprise des armes "non conventionnelles"... voire interdites!
Tout commence par une "washing machine" d'un mois dont l'objectif est de trouver 25h par jour pour confronter son idée à l'eco-système de mentors et startups déjà en place. À l'issu de cette étape il y a peu de chances que l'idée initiale soit toujours la même car elle a été améliorée pour trouver le "bon angle d'attaque" du marché. Ensuite, pendant 3 mois avec un rythme hebdomadaire, vont s'enchaîner des "cérémonies" (market-place, workshops, CEO Diner,...) sous le regard bienveillant du "lead mentor". Le NUMA leur met aussi à disposition des experts, véritables services support de ces jeunes pousses : Chief Technology Office, User eXperience, Data et CFO.

À l'issu de ces 4 mois ces entrepreneurs ont un produit (au moins prototype) qui est opérationnel sur au moins un marché, permettant d'avoir des retours clients, et sont de plus capables d'aller décrocher des investissements. Oui, oui, en quatre mois...

Difficile dans l'entreprise pour un porteur de projet d'avoir en si peu de temps une rencontre avec toutes les autres directions, un support de la DSI et des Finances, et un agenda aussi chargé en business développement qu'en développement informatique.
Donc vous l'aurez compris c'est surtout le temps que l'on accélère au NUMA !
Le parallèle avec la démarche agile est aussi très fort.

On y retrouve le rythme, avec ses temps, ses cérémonies et ses répétitions qui permettent l'amélioration continue (cf Et si le "lean" était la voie de la transformation digitale). Le "demo day" est directement inspiré de la démo faite régulièrement au "product owner" auquel le "lead mentor" emprunte certains aspects, mais aussi le décloisonnement des compétences pour mixer business et technologie. Enfin les experts, en plus des financiers, sont adaptés à un monde numérique: architecture, UX et Data.

Donc sans surprise, ayant accès a cette expertise, toutes les startups ont présenté (et mis en oeuvre) une offre reposant sur une plateforme SaaS sachant exploiter le mobile.

Mais ce qui a beaucoup plu à GreenSI et qui montre l'avance que peut parfois avoir une startup sur l'entreprise, c'est quand le fondateur de FoodmeUp, site de recettes pour professionnels, nous explique son business modèle.
Trois sources de revenus, l'abonnement (45M€), les produits dérivés (35M€) et... les APIs. La valorisation des APIs  (15 à 200M€) étant potentiellement supérieure aux deux autres. Alors là bravo !

Soit Sébastien Vassaux a lu le billet de GreenSI publié lors de la dernière API Connection (Les APIs au coeur de la valorisation de l'entreprise numérique), qui traitait d'ailleurs du "food", soit les startups sont clairement en avance dans leur façon de penser sur l'entreprise. Et c'est bien cette dernière option qui est privilégiée par GreenSI. En effet, ceux qui ont développé des plateformes API savent combien il faut faire des efforts pour en expliquer les enjeux stratégiques sous-jacents aux directeurs. 
Tout  cela est sans oublier qu'un fondateur de startup est aussi un DG membre du Comex de sa (petite) société ! Là, vous avez compris la capacité et la vitesse d'une startup à orienter son modèle dans un monde numérique...


Innover autrement en entreprise

Est-ce que cette approche peut marcher en entreprise ? Pourquoi-pas ! En tout cas certains essayent, et pas que les grands groupes (cf Oser, explorer, expérimenter les services de demain).
Mais cela demandera un rythme, une transversalité entre Directions, un support technique des équipes intra-preneuses, qui n'existent certainement pas dans la majorité des entreprises. Les Chief Digital Officer, rattachés au plus haut niveau de l'entreprise, peuvent justement jouer ce rôle de "mentor" bienveillant, mais aussi protecteur, pour s'assurer que les idées ne seront pas broyées par la mécanique conservatrice construire dans les processus de l'entreprise.

Et c'est peut être là une différence importante entre startups et entreprises : la startup développe un écosystème qui l'aide à réussir, alors que l'entreprise développe des anticorps qui la protège de toute pénétration non conventionnelle.
Quoi qu'il en soit, dans son nouveau stade de développement, le NUMA fait le pari qu'il peut aussi aider les grandes entreprises à se transformer. Un premier partenariat stratégique a été signé avec le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger pour faire la passerelle avec les Directions Générales des entreprises et la "traduction" de ses méthodes dans le monde de l'entreprise.
Pour le NUMA (et pour GreenSI depuis longtemps), accélérer une startup et innover en entreprise sont les deux faces d'une même transformation numérique.
 


La dynamique est une question d'équilibre

Cette soirée a aussi été l'occasion d'un spectacle sur le thème de l'équilibre.
 
Un message qui s'adresse aux entrepreneurs de cette 7eme saison  qui quittent un environnement, et une zone de confort, qu'ils ont fini par apprivoiser pour aller affronter leur marché. Comment trouver un nouvel équilibre ?
L'équilibre, un autre sujet où la perspective semble différente entre la startup et la grande entreprise et qui nous en apprend sur ce qu'il faut changer d'un côté comme de l'autre pour s'enrichir mutuellement.
 
Dans l'entreprise on aime à penser, comme Albert Einstein, qu'il faut avancer pour garder l'équilibre. C'est rassurant car l'entreprise est déjà en train d'avancer. L'entreprise est donc guidée par la peur de tomber et tout le monde est concentré sur le maintien de sa trajectoire.
La plus petite idée de déséquilibre au sein d'un service est rapidement balayée si elle n'est pas réalisée hors de la ligne de visibilité du management, ou supportée à haut niveau. Avec le recul, créer des déséquilibres est souvent le talent des dirigeants qui ont réellement influencé leur entreprise et marqué leurs salariés.
La perspective de la startup est forcément différente. Contrairement à l'entreprise, elle doit démarrer et accélérer pour se développer. Elle sait que le meilleur moyen d'avancer n'est pas l'équilibre mais bien sûr le déséquilibre !

Regardez un départ de 100 mètres en athlétisme et vous comprendrez que c'est bien le déséquilibre qui nous pousse en avant et nous fait avancer, une jambe après l'autre pour ne pas tomber.
Alors course à pied ou bicyclette, à vous de choisir la méthode à impulser à vos activités et à vos équipes, et si vous en avez l'occasion allez prendre un café à l'accueil du NUMA pour y chercher l'inspiration et la rencontre avec des entrepreneurs.
Si, si, le NUMA ça fait même le café !

L'humour de ceux qui aiment le numérique