Depuis son origine la DSI a été pensée sur un modèle de solidité, de sécurité (voire parfois de fermeture) et de long terme.
Un modèle industriel qu’elle se fixe en objectif dans tous ses métiers. Même si le degré d’aboutissement de cette maîtrise est loin d’être identique entre la gestion de projet, l’exploitation du datacenter ou le support utilisateur.
Un modèle industriel qu’elle se fixe en objectif dans tous ses métiers. Même si le degré d’aboutissement de cette maîtrise est loin d’être identique entre la gestion de projet, l’exploitation du datacenter ou le support utilisateur.
C’est là que la gouvernance des SI, démarche de pilotage qui concerne l’ensemble des responsables (et pas uniquement la DSI), entre en jeu et promet avec ses référentiels, ITIL ou CoBIT par exemple, de viser à une certaine perfection de l’exécution et un alignement avec la stratégie de l’entreprise.
Mais force est de constater qu’en 2011, dans un environnement économique de plus en plus ouvert, toujours plus incertain, demandant plus de réactivité et où la technologie est au premier plan de l’innovation, ce modèle butte sur certaines limites. Et la gouvernance n’est pas toujours une garantie de bien faire. Combien de projets n’ont pas abouti alors que tout était sur les rails. Et réciproquement je connais des projets qui sont devenus des succès pour toute l’entreprise alors qu’ils avaient été refusés par le processus de gestion de portefeuille et ont été portés directement par les utilisateurs qui y croyaient! Et la contrainte des délais de livraison met parfois la DSI hors-jeu contre des adversaires qui ne respectent justement pas cette fameuse gouvernance...
Et d’ailleurs là où avant les métiers visaient eux même la perfection avec des spécifications très précises et parfois sans fin, on peut maintenant aborder des compromis en fonctionnalités pour aller plus vite ou plus simplement. C'est pour GreenSI une façon d’expliquer que l’iPad puisser trouver un marché dans l’entreprise (commerciaux, VIP...) alors qu’il est très inférieur en performance à un ordinateur portable. Le compromis fait par l’utilisateur étant de renoncer à un clavier et a des suites bureautiques perfectionnées dont il n’a finalement pas toujours besoin pour avoir plus de confort en ergonomie, légèreté et en mobilité. Si les ERP avaient été conçus comme des iPad avec des petites Apps peut être qu’ils seraient plus « légers »...
Dans ce contexte GreenSI pousse l’idée que l’innovation à la DSI doit aussi se penser en termes de refonte de son business modèle et pas uniquement en innovation technologique ou intégration de la technologie dans les processus métier comme cela a été abordé en partie 1.
Revenons aux fondamentaux: La responsabilité de la DSI est de construire, de faire fonctionner et de gouverner les systèmes d’information dont l’entreprise a besoin pour réaliser ses objectifs. Pour assurer cette responsabilité avec une pression croissante de la réduction des coûts, elle s’est appuyée sur de multiples fournisseurs pour conseiller les métiers, concevoir les applications, les héberger et les maintenir. Mais ces partenaires sont eux-mêmes sont confrontés à l’évolution de l’économie et des technologies avec le développement du SaaS et plus généralement du Cloud Computing. Leur offre est certainement parfois en voie d’obsolescence et ils doivent eux même s’adapter ou disparaître. Le suivi des indices boursiers de ces fournisseurs est sans appel: le logiciel et les services en BPO stagnent, le SaaS explose et les fournisseurs classiques de l'informatique chutent (étude Martin Wolf M&A Advisor).
Dans le même temps les frontières du SI évoluent considérablement :
- Vers l’humain en accompagnant la circulation de toujours plus d’information dite « déstructurée » comme avec les réseaux sociaux de l’entreprise 2.0, la mobilité et la porosité entre la vie professionnelle et privée. Que ce soit un salarié, un partenaire, un prospect ou un client.
- Vers l’extérieur avec le développement de l’entreprise numérique où de nouvelles chaînes numériques font circuler l’information toujours plus loin, sans rupture, parfois jusque chez le client.
Pression économique sur les coûts, vitesse accélérée, nouvelles frontières, fournisseurs moins pertinents… il semble urgent de reconsidérer les activités de la DSI et de faire évoluer son modèle !
Pour cela GreenSI suggère quatre domaines où la DSI doit redéployer ses ressources et ses contrats:
- Gouverner l’ensemble du système d'information de l'entreprise, jusque chez le client, dans le SaaS, sur Internet ou sur le terrain en mobilité. Ne pas se laisser dépasser par des métiers qui montent leur site web, ou lance une application SaaS par exemple. Trouver par la sécurité, l’authentification et surtout le dialogue le moyen de les réintégrer si c’est déjà le cas.
- Capitaliser sur sa double connaissance de l’entreprise et de la technologie pour mieux intégrer à son offre les points forts du marché et carrément les commercialiser en interne de l’entreprise
- Renforcer le rôle l’architecture qui va devoir construire un SI supportant l’extension de l’entreprise numérique, l’ouverture de ses données (« open data ») et la croissance de ses flux d’information (« big data »)
- Accompagner ce changement de posture par un marketing de la DSI et de ses services, pour accélérer ce changement de posture et poursuivre l’amélioration de l’image de la DSI en interne et en externe.
Après tout, après avoir connu le mainframe, le client serveur, l’internet et maintenant le cloud + social + mobilité, quoi de plus naturel que le changement pour absorber tant d’évolution? Et que la conduite du changement comme moyen!
Mais comme il y a peu de chance que la DG vienne voir le DSI à la machine à café avec un nouveau modèle à lui proposer. Alors pourquoi ne pas l’engager progressivement dès aujourd’hui, et le proposer une fois les premiers résultats au rendez-vous ?