lundi 30 juin 2014

Entreprise numérique: Now, Open for business

Il y a deux ans GreenSI se lançait dans une tentative de synthèse de toutes les ruptures à laquelle la DSI et le SI était confrontés et organisait la bataille sur 4 fronts. C'est la carte "Transformers 4" qui a eu un certain succès et a inspiré plusieurs d'entre vous. Du nom du 4eme opus de la série Transformers, ces petites machines qui allaient sauver le monde, comme un clin d'oeil sur la nature de la tâche qui attendait la DSI.

 


A la veille des vacances (propices à la lecture sur tablette sur la plage!) avec la sortie (enfin) du film Transformers 4, il était temps pour GreenSI d'amener un éclairage supplémentaire sur cette carte, avec le retour d'expérience de ces deux dernières années.

Cet éclairage, c'est que maintenant le SI et la DSI sont à la fois intégrés au business numérique et ouverts sur un nouvel écosystème née dans le digital.

Car loin d'être un sujet de transformation de la DSI seule, voire de son remplacement, de sa perte de pouvoir ou de sa mort comme certain le clament (cf DSI: l'age de l'extinction?), c'est bien le sujet de transformation par le numérique de l'entreprise tout entière qui est abordé.

Les changements, et parfois les ruptures, observés ces dernières années, sont bien les symptômes de la transformation de l'entreprise avec et par le numérique, mais aussi de toutes les industries, et même des collectivités locales et administrations, car les enjeux de relations numériques dépassent très largement les services marchands.
Si vous n'êtes pas encore convaincu, relisez par exemple les billets ci-après:
Le nouvel éclairage 2014, c'est que toutes les transformations observées se classent en deux catégories seulement, qui sont les lames de fond de la transformation en cours :
  • OPEN: celles relatives à l'impact amené par l'ouverture et la déconstruction rendue possible par le numérique pour une recomposition plus efficace,
  • BUSINESS: celles relatives à la construction de la nouvelle plateforme numérique orientée business de l'entreprise
Et comme les 4 domaines d'origine restent toujours pertinents ("l'usine à services" est juste rebaptisée "infrastructure") on peut retenir tout simplement Open For Business ("for" se prononce comme "four" - 4 - en anglais) comme l'illustre la nouvelle carte ci-dessous:




Les clients de l'entreprise font la course en tête et développent leur propre système d'information


Il est loin le temps où les solutions d'entreprise étaient l'état de l'art dans tous les domaines. Aujourd'hui c'est le grand public qui mène la danse dans le logiciel (services en ligne financés par la publicité) et même dans les matériels (smartphones, objets connectés et bientôt smart home).

Soucieux de protéger leur vie privée, ces clients, consommateurs ou usagers, vont gérer leurs données personnelles plus précautionneusement et seront enclins à les ouvrir (VRM) aux entreprises qui sauront les valoriser dans une relation équilibrée. 

L'ouverture se traduit aussi par l'innovation interne qui bénéficie d'une innovation ouverte avec les clients (open innovation) ou avec des partenaires. Les produits son co-designés avec eux, adaptés à leurs usages, pour titrer partie d'une expérience utilisateur (U+X) hors norme et fidélisatrice, pour être visible dans cette profusion de nouvelles technologies.


Les utilisateurs du SI sont de plus en plus équipés et connectés

Les utilisateurs sont des clients qui franchissent la porte de l'entreprise et ils ne vont pas laisser sur le seuil, l'expérience toujours renouvelée qu'ils ont quand ils sont chez eux. Une expérience qu'on a parfois tendance à oublier, quand on conçoit les produits pour eux,  comme au premier temps de l'informatique. 

L'ouverture se traduit par l'intégration de leur terminaux dans le SI quand c'est pertinent ou une demande forte (BYOD), et pour l'entreprise à bénéficier de leur capacité collective à produire, gérer et retrouver (Search) de la connaissance (Knowledge Management). 

Côte business, la DSI reconnait ces utilisateurs comme des clients internes. Après avoir mise en place son catalogue de service et structuré ses services support (ITIL) elle en fait la promotion (Marketing DSI) pour que ses offres soit connues et utilisées, surtout les applications pratiques qui répondent à des problématiques simples (Apps) ou vertueuses (Collaboration).
Enfin elle concentre son attention sur la mise à disposition d'un poste de travail adapté pour booster la productivité de ces utilisateurs, dans un monde submergé de données et d'informations.


L'infrastructure devient stratégique

De Facebook (communication) à AirB&B (hôtels) en passant par Uber (taxis), Amazon (distribution), Netflix (films) ou Google (publicité), voici venu le temps des plateformes hyper capitalistiques qui ne peuvent espérer une rentabilité qu'en comptant leurs clients par paquets de dix millions. Leur datacenter et son interconnexion avec les réseaux planétaires sont leur force (voir Comprendre Google et Facebook). 

Au moins un des datacenters de l'entreprise, certainement dans le Cloud, doit redevenir stratégique et assurer la stratégie et la transformation numérique. Avec comme corollaire qu'en matière de sécurité, de développement (DevOps) et de nouvelles infrastructures (Smartgrid), qu'il faut certainement stopper de prendre des décisions par référence au "legacy" qui assure les fonctions supports non stratégiques de l'entreprise. Un privé (legacy) et un public (business), l'avenir sera forcément hybride, sauf pour quelques entreprises qui feront le choix du tout public.

C'est aussi le moment de préparer des architectures qui savent ouvrir les données (opendata) et les gérer en masse (bigdata). La capacité à fédérer un écosystème et de pouvoir accéder à de la puissance (et de la payer) uniquement quand nécessaire, seront deux atouts dans le jeux de ceux qui contrôleront ces futures plateformes de données.


Les métiers doivent évoluer, impactés aussi par la transformation numérique

Dans ce tsunami numérique, vous avez compris que le sujet dépasse la simple gouvernance entre la DSI et la MOA (maitrise d'ouvrage métier) puisque les forces de transformation sont externes. Le débat sur la DSI ou le marketing, voir la Finances, pour mener la transformation numérique n'est qu'une question interne qui ne résout rien en externe.

De plus dans ce domaine, non seulement il faudra se transformer, mais en plus il faudra gérer le "legacy de l'ERP" accumulé au cours des années. Un système gros consommateurs de ressources et de moins en moins adaptés, que dans certaines entreprise on passe son temps à contourner avec le développement d'applications connexes, et surtout a n'upgrader que techniquement et façon iso-fonctionnelle. Quand c'est tombé en marche, il ne faut mieux pas y toucher, on se sait jamais..
.
Le rôle du DSI va donc être celui d'un animateur des Directions Fonctionnelles, qui, sur la base d'une veille technologique et de son eco-système, pourra conseiller et accompagner les métiers, y compris en dehors de la plateforme interne (SaaS) quand les applications ne sont pas stratégiques.


Et maintenant?

Pour chacun de ces domaines et de ces mots clefs, il y a au moins un article de GreenSI qui a abordé le sujet et posé déjà quelques pierres de la réflexion. Alors si vous vous sentez de lire encore un peu avant de griller sur cette plage, n'hésitez pas à explorer ce blog et approfondir cette carte. 

Et bien sûr en retour, venez partager les pierres de votre propre réflexion avec la communauté GreenSI, en laissant un commentaire où sur l'un des réseaux de votre choix (LinkedIn, Twitter).

Bonnes vacances!

 

mercredi 25 juin 2014

DSI@Home: Google poursuit sa croissance dans la maison connectée

Deux études très récentes viennent de nous éclairer sur la perception du grand public sur ces objets connectés qui commencent à déferler et que GreenSI suit avec sa série DSI@Home.
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Avec les objets connectés, le système d'information de la maison va continuer à s’étoffer, et le consommateur en devenir le manager. C'est le thème des articles DSI@Home de GreenSI (voir aussi Ma chaudière est plus intelligente que mon frigo).
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La première de l'Institut Harris : Objets connectés: the next big thing?, confirme que la demande va exploser d'ici 2020, dans le monde, mais aussi en France.
 
Pour le reste, l'objet connecté est un concentré de paradoxes dans sa relation au grand public. Il est vu comme un gadget, mais dès qu'il devient abordable tout le monde le veut. A tel point que 57% pensent déjà qu'il va devenir aussi incontournable qu'un ordinateur ou un smartphone, mais que 47% s'en lasseront rapidement.
70% y voient un risque de dépendance et de sécurité sur ses données personnelles pourtant peu ont confiance dans la fiabilité de ces mesures, et sont prêt à les partager  ce qui rendraient l'objet plus intelligent, la véritable promesse d'un objet connecté.

Ces contradictions apparentes suggèrent que le point au delà duquel le scénario de généralisation va se réaliser, n'est pas encore atteint. Il est donc encore un peu tôt pour voir la façon dont ces objets vont s'utiliser ou pas.
En revanche sur les domaines où ils semblent plus pertinents, le consensus est plus clair et la maison arrive en tête des usages. Le nom de cette série DSI@Home tombe donc très bien et ma chaudière (Maison) est donc bien plus intelligente que mon frigo (Electroménager), comme GreenSI s'y attendait;-) 


Et dans la maison, sans surprise, c'est le thermostat connecté qui arrive en tête. après le système de surveillance et les compteurs intelligents. La box domotique remonte en 3em place chez les geeks qui savent s'en servir.



Google a racheté Nest Labs en janvier dernier, pour son thermostat intelligent et vient de croquer cette fin de semaine, Dropcam, un fabricant d'équipements de caméra wifi de vidéosurveillance. Visiblement Google croit aussi à la maison connectée et on se demande même si Google ne les rachète dans l'ordre. A quand l'alliance avec Philipps sur la lampe connectée ;-)

Pourtant Google, contrairement à Apple, ne nous a pas habitué a sa réussite dans la commercialisation du hardware (plusieurs échecs de Google phone). Pour devenir leader dans le mobile c'est bien sur sa stratégie Android qu'il a pu compter. 

Mais pour la maison connectée, il n'est pas évident que l'OS puisse seul, assurer le contrôle d'une partie de l'internet des objets. L'objet lui même et la plateforme qui les reliera et en stockera et analysera les données, sont certainement aussi importants, comme l'analysait un billet récent sur la santé et les compteurs intelligents (Festival Frenchtech).

La force de Google est aussi dans son écosystème. Avec deux initiatives qu'il faut suivre et qui montrent la différence entre une Tech company et un fabricant domotique classique qui n'a pas encore abordé sa transformation numérique:
  • le programme "Work with Nest" qui est l'ouverture d'API de la plateforme Nest a quelques partenaires pour créer un écosystème dont Mercedes mais aussi dans l'analyse de données.
  • la conférence Google I/O qui doit faire des annonces sur l'interopérabilité dans la maison et qui sera suivi avec attention par GreenSI.
La seconde étude est celle commandée par la Fnac (PDF) et a été présenté a  Connected Conference, le premier salon des objets connectés, qui s'est tenu à la Halle Freyssinet à Paris le 18 et 19 juin.
Sans surprise Maison et Santé ressortent aussi dans les priorités des clients de la Fnac.



Une étude qui va certainement permettre à la Fnac de mieux choisir son offre en magasin et sur le web, dans un contexte que l'on vient de voir très incertain et au moment où en France la concurrence spécialisée, Lick, ouvre son premier magasin dédié aux objets connectés à La Défense.
 


En ce qui concerne les usages en entreprise, comme avec le mobile, GreenSI pense que le grand public va prendre de l'avance et fera la course en tête.
 
C'est donc plutôt dans le champ de la relation client qu'il faudrait explorer l'impact pour les entreprises du développement de ces objets. Car derrière chaque objet se cache un consommateur, ne l'oublions pas.

Mais après tout, avec un peu d'imagination et pourquoi pas d'open innovation, rien ne vous interdit de les tester aussi dans l'entreprise pour des activités plus opérationnelles avec des agents qui accepteraient de les porter pour capturer automatiquement de l'information. Et n'oubliez pas de contacter GreenSI pour partager vos retours.

samedi 14 juin 2014

Evolution de l'ERP: au nom d'HANA


"Au nom d'Anna" c'est ce film romantique qui raconte l'histoire de deux hommes, retrouvant 12 ans plus tard à NewYork, Anna, l'amour de leur jeunesse sur les bancs de l'école. Romance, rivalités et autres manifestations de virilité, rythment cette comédie sentimentale.

"Au nom d'HANA" pourrait être l'histoire de deux vétérans des ERPs, retrouvant la vertu de la donnée temps réel et de la simplicité; perdue sous des couches de modules fonctionnels et de fusions-acquisitions, qu'ils ont savamment orchestrées ces 30 dernières années pour maximiser leur revenus. 



Et comme dans le film romantique, les coups d'éclats ne manquent pas et perlent l'actualité d'annonces.

Comme cette semaine celle de Larry Ellison le patron d'Oracle, annonçant l'adoption de la base de donnée en mémoire, un peu plus de 3 ans après son rival.

Episode 1: ERP tout intégré.

Dans les années 70 SAP invente à la fois le concept de progiciel paramétrable (A est pour application dans S A P) et de base de données unique en son coeur. Tous les modules devront partager cette base de données qui est, pour le SI de l'entreprise, la promesse de la cohérence et de l'analyse de ses activités le long de ses processus transverses, sans aucune barrière entre les départements (marketing, vente, production,...).La suite de l'histoire montrera que la réalité de l'entreprise est loin de ce monde parfait, peut être la faute à l'entreprise d'ailleurs.

Fin des années 80, Oracle, leader de la base de données du même nom, flaire le danger que toutes les bases de données puissent être vendues avec des applications et lance Oracle Applications, un concurrent de l'ERP de SAP. Quelques acquisitions plus tard, ces deux compères se partagent le monde de l'ERP, avec un Microsoft numéro 3 encore loin derrière.

Mais voilà que dans les années 2010 (année de sortie de GreenSI), le tout intégré est passé de mode, et que la mobilité, le social et le cloud, remettent la donnée sur le devant de la scène.

Episode 2: au nom d'HANA, la Data en toute Simplicité

SAP sors alors de ses labos, HANA, une plateforme de base de données en mémoire, synchronisée avec son ERP et ouverte sur l'extérieur car HANA peut même charger des données "non SAP". Pour ceux qui connaissent SAP, le mot "ouvert" est déjà une petite révolution...

Dans le service public on parlerait d'opendata, mais avec ici une architecture nettement plus avancée que tous les portails opendata qui existent. Car HANA est accessible par SAP-Business Object en tant que client pour la manipulation de données (une acquisition stratégique de SAP en 2007), mais aussi par des API permettant simplement le développement d'applications, notamment mobiles qui ont besoin de données persistantes et fonctionnent plus difficilement en transactionnel. Le tout avec un "studio" pour administrer ces interactions. 

La promesse de la valeur de l'accès a toutes ses données revient sur le devant de la scène, avec plus de chance d'être tenue cette fois-çi

L'intégration fonctionnelle est couteuse, celle par les données plus simple.
SAP a d'ailleurs commencé la simplification de ses suites applicatives avec "Simple Finances" des applications d'exploitation des données financières écrites directement sur HANA.



Ce n'est donc pas un hasard si IBM, qui investit massivement pour proposer son infrastructure Cloud aux entreprises, via son acquisition Softlayer, annonce la mise à disposition sur sa plateforme Cloud  des solutions HANA et SAP Business Suite (incluant BusinessObjects). Car HANA demande quand même une infrastructure robuste. Le produit est aussi disponible sous la forme d'un "appliance" déjà installé et configuré sur un serveur.

Et pourtant, peu de DSI clients de SAP ont adopté HANA a ce jour selon les déclarations de l'éditeur. Prix, mauvaise période, manque de ressources... ou les trois, la vision de l'évolution du SI SAP en passant la case HANA ne coule pas encore de source pour tout le monde.

Le monde de la donnée n'est donc pas encore une parfaite romance pour SAP qui va devoir poursuivre sa recherche de simplification et d'innovation dans son organisation et prépare une réorganisation. De façon étrange vu de l'extérieur, le père d'HANA, Vishal Sikka ex-Directeur Technique, a quitté SAP il y a quelques semaines pour rejoindre Infosys, la SSII indienne. Dans ce contexte, la grande messe SAPPHIRE du début du mois, n'a donc pas réussi a rassurer tout le monde sur les évolutions de SAP et présage encore quelques surprises.

Alors Oracle essaye de mettre les bouchées double pour rattraper ce qui, pour GreenSI, ressemble a une architecture de demain.
Une architecture permettant de conserver encore un certain temps ses applicatifs anciens.
Une architecture où la donnée, le temps réel et la simplicité pour son accès, est remise en avant, comme aux premiers jours de l'ERP.  

En septembre dernier, à Oracle OpenWorld la conférence annuelle d'Oracle, Oracle In-Memory Database Cache a été annoncé et cette semaine confirmé pour le mois prochain par Larry Ellison à partir de la version 12c de sa base de données. 

Oracle, après son rachat de Sun en 2009, a aussi une offre en serveurs performants pour l'analyse de données (Oracle Exalytics In-Memory). C'est donc une annonce importante pour les évolutions d'Oracle Applications mais aussi les nombreux développements Oracle des entreprises. 

Suffisante pour que SAP se méfie du retour de ce patron aussi playboy que sportif.

Une comédie romantique autour de la donnée temps réel des entreprises qui ne manque donc pas de rebondissements. Gardez la sur vos radars, car à coup de milliards, ils sont en train de jouer avec l'avenir de vos données...


dimanche 8 juin 2014

Décodage de l'actu IT 01Businesss - 7 juin 2014


Décryptage de l'actualité de la semaine avec la conférence développeurs d'Apple : maison et santé connectées, nouvelles fonctionnalités pour les entreprises... 
Et puis sur le front des objets connectés avec AXA et Comptoirs des Cotonniers, et sur l'accord entre Salesforce et Microsoft.
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Festival FrenchTech, prenez un bol d'air d'innovations dans nos régions

Dans la transformation numérique en cours, GreenSI met régulièrement le projecteur sur les nouveaux lieux de rencontres du numérique, des salons ou des manifestations, où la DSI à intérêt à venir de temps en temps pour s'oxygéner les idées (voir Le numérique a aussi ses salons ne les ratez pas).

Car on ne le répètera jamais assez, il n'y a pas que la Silicon Valley, ou Paris, voire les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) qui concentrent l'innovation et le remue méninges de nouvelles idées numériques et technologiques. Toutes les régions tirent leur épingles du jeu et arrivent à se mobiliser partout en France autour du numérique. 

La période est d'ailleurs très favorable pour ces rencontres d'un nouveau type. Voici une sélection de 10 manifestations, où on pourra peut-être se rencontrer IRL ;-)
  • La mêlée numérique à Toulouse, du 27 au 18 mai
  • Web2Day à Nantes, du 4 au 6 juin
  • Printemps Numérique à Compiègne, le 5 juin
  • Connec'Sud à Montpellier, le 5 juin
  • Lille's Tech Days du 12 au 18 juin
  • Futur en Seine, du 12 au 15 juin en Ile-de-France et notamment Infolab
  • Start Up Week end à Mulhouse, du 13 au 15 juin
  • Geeks on a Farm à Strasbourg du 13 au 18 juin
  • #SDBX4 la 4eme Semaine Digitale de Bordeaux, 12 au 18 octobre
Axelle Lemaire, notre nouvelle Secrétaire d'Etat au numérique, rebondissant sur le lancement du label "French Tech" qui avait mis de la visibilité sur les entrepreneurs français, notamment à l'international, met aujourd'hui de la visibilité sur ces manifestations avec le "Festival de la French Tech". 
Un festival qui met en avant ces écosystèmes en régions, qu'ils soient industriels et "spontanés", ou bien poussés par les politiques des collectivités locales en recherche de nouveaux bassins d'emplois. On retrouvera en ligne le calendrier de ces manifestations avec une carte dynamique.

La DSI au Festival French Tech ?

L'un des risques qui pèse sur le SI, et même la DSI, c'est bien celui de ne pas changer dans un monde qui se transforme.
Et ce risque est réel si on ne diversifie pas notre vision, avec l'exploration de ces nouveaux territoires numériques. Surtout quand on est confortés au quotidien (ou endormis) par un écosystème de prestataires historiques qui nous rassurent sur le fait que rien ne change et donc... qu'on peut tranquillement renouveler les contrats pour l'an prochain. 
La bataille de l'innovation commence par celle de l'élargissement de notre écosystème .
Or dans toutes ces manifestations du Festival de la French Tech, au côté des biotechnologies et des "greentechs" où la France a aussi une expertise certaine, la majorité des nouveaux acteurs exploitent le numérique pour imaginer de nouveaux modèles économiques et de nouveaux services qui ressemblent à s'y méprendre a des systèmes d'information.
 
Ils ne font pas nécessairement d'informatique et pourtant l'informatique est présente dès les premières activités de leurs jeunes pousses. Et chez certains de ces acteurs régionaux il y a même une ambition mondiale, si on se souvient du dernier CES à Las Vegas en janvier où les objets connectés français avaient débarqués en masse.  Withings, une startup bien française malgré son nom, y a même gagné un prix d'innovation (voir DSI@Home: ces objets qui vont vous hyper-connecter).
Alors avant d'acheter votre billet d'avion pour la Californie, pensez à prendre le train pour nos régions talentueuses ;-)

Festival FrenchTech, un billet pour observer la transformation numérique

Le Web2day est le festival numérique du Grand Ouest, qui se déroule au quartier de la Création à Nantes. Et c'est à Nantes au Web2day qu'Axelle Lemaire a choisi d'inaugurer le Festival ce 4 juin, où se sont déplacés dès le premier jour, plus de 1200 des 1700 inscrits.
Cette année à côté des traditionnels Google ou partenaires médias, le Web2day est sponsorisé par des entreprises plus traditionnelles comme la SNCF ou Ondeo Systems, experte en solutions technologiques pour l'environnement et spécialiste des réseaux intelligents . Leur intérêt? Rencontrer les acteurs de l’internet des objets, de la relation citoyens numérique ou de l’open data; autant de sujets au coeur de la transformation numérique dans leurs métiers et dans leurs systèmes d'information.
A titre d'illustration, là où il a 10 ans la relève de la consommation d'eau de gaz ou d'énergie, effectuée manuellement chaque année ne servait qu’a facturer, aujourd’hui les mesures sont collectées en continu, “nettoyées” (data cleaning) et consolidées dans un entrepôt de données national, après avoir transité par plusieurs réseaux de télécommunication.
Depuis cet entrepôt, de nombreux services sont rendus; comme::
  • alimenter des systèmes intelligents d’analyse et de pilotage des réseaux,
  • permettre à la collectivité d’accompagner les usagers à maîtriser au quotidien leur consommation d’eau,
  • permettre à l’usager de recevoir d’éventuelles alertes de sur-consommation sur son smartphone et surtout de ne plus être facturé sur une estimation quand auparavant il n’était pas présent à son domicile et que le releveur passait.
La plateforme numérique de collecte massive de données (big data) et de services autour de la donnée (dataviz, open data) n'est pas limitée aux données de l’eau (gaz, électricité, eau chaude,…). Par exemple des bouées flottantes qui mesurent en continue la qualité de l'eau d'un étang, peuvent la transmette a cet entrepôt pour bénéficier des services de cités ci-avant. Ceci préfigure de nombreuses plateformes qui vont se développer pour mieux anticiper et contrôler l'environnement. 

Si on regarde les annonces d'Apple à sa conférence développeurs WWDC cette semaine, on retrouve cette même logique d'objets connectés, de mesures  et de centralisation dans le Cloud. Apple y a annoncé deux plateformes de ce type pour les développeurs, une pour la santé (HealthKit) et une pour la domotique (HomeKit).
Car derrière chaque objet connecté se trouve un client qui pourra interagir à grande échelle avec les entreprises. Ce qui va offrir de multiples opportunités de capteurs et va amplifier ce phénomène de numérisation. L'exemple d'Axa, qui propose d'offrir a 1000 de ses clients un bracelet Withings connecté est intéressant. Ce bracelet permet de mesurer son activité physique, la qualité de son sommeil et éventuellement de participer a des challenges entre clients. 

Au delà des retombées médiatiques suscités par ce programme, on peut y voir à minima un partage de valeur entre Axa et ses clients: prenez soin de votre santé avec le numérique. Mais en extrapolant (a vérifier dans le contrat entre Axa et ses clients qui s'engagent a partager leurs données) c'est aussi un moyen pour Axa de mieux connaître ses clients et peut être d'imaginer de nouveau produits. Un sujet qui amène nécessairement l'entreprise et la DSI dans une plus grande protection de ces données qu'elle va collecter pour son SI.
Des centaines d'acteurs naissent et émergent partout en France pour chacun apporter leur brique dans la construction de ces plateformes. Que ce soit au niveau des capteurs qui vont constituer les millions d'objets connectés en préparation, de nouveaux services ou l'analyse des données, voire la protection que cela va nécessiter. Certains viendront de ces startups French Techs et d'autres, d'acteurs plus traditionnels transformant leur métier avec le numérique.

Car l'environnement, le transport ou la santé sont des secteurs privilégiés où la donnée, issue de ces plateformes, s’échange, est enrichie par d’autres opérateurs, prend de la valeur quand elle est croisée, et in fine est réutilisée pour de nouveaux services aux citoyens ou à la collectivité.

Mais c'est bien tous les secteurs de l'économie qui sont concernés, et donc toutes les DSI qui devront aborder seules ou avec leur écosystème, la transformation des métiers. Alors prêt pour de nouvelles rencontres avec la French Tech près de chez vous ?

lundi 2 juin 2014

Connaissez-vous DevOps? Le chaînon agile manquant

La profonde transformation de l'environnement IT qui est en cours, impacte les méthodes et la gouvernance du SI. 

GreenSI cherche donc régulièrement les signes de ces changement profonds qui remettent en cause nos façons de faire et même souvent notre savoir-faire. Dans ce registre, depuis quelques mois, tous les projecteurs se tournent vers 6 nouvelles lettres magiques testées auprès de plusieurs DSI français et avec pour seul résultat un regard dubitatif : DevOps ?
 
Pourtant, le volume de recherches de ce terme anglo-saxon "devops" sur Google, est en constante augmentation depuis 2011, même si comparé a d'autres approches agiles comme Scrum, il reste encore faible et donc encore peu connu des états majors de la DSI (mais beaucoup plus par les équipes de développement).

A la veille du 3em sommet DevOps aux Etat-Unis, dans le cadre de la Cloud Expo en pleine Silicon Valley, il est peut être temps de comprendre les enjeux derrière cette nouvelle approche qui se propose, sans aucun complexe, de repenser l'organisation de deux activités clefs de la DSI : le "Développement" et les "Opérations", plus connues en France sous le nom d' "Exploitation".

 

Pourquoi le besoin d'une nouvelle approche ?

Un ensemble de facteurs fragilisent l'approche traditionnelle et fragmentée des projets comme elle a été enseignée pendant des années avec ses séquences immuables, rythmées par des livrables validés et des décisions de "Go/NoGo" vers la phase suivante.
Ces facteurs qui remettent en cause les approches traditionnelles sont bien connus des lecteurs de GreenSI, que ce soit :
  • la demande de rapidité dans un contexte économique plus concurrentiel, qui a déjà entrainé le développement de méthodes agiles pour itérer rapidement sur les besoins voire développer des maquettes en 48h dans le cadre de hackathons
  • l'arrivée du Cloud et de son modèle économique qui met fin à la dictature de "l'achat avant la construction" pour un "achat à la demande", y compris l'infrastructure. La plateforme préexiste par rapport au code. Dans le cas du SaaS la solution préexiste par rapport au besoin et le déploiement devient la phase la plus importante du projet.
  • la mobilité où le design de la solution (et des services) sur de multiples plateformes, prend une importance telle, que la phase de premier pilote avec les utilisateurs est ramenée dès le début de la démarche avec des ateliers où ils sont associés au design. Surtout avec le développement de sites et services web où ces utilisateurs sont les futurs clients de l'entreprise.
  • une organisation de la DSI qui colle un peu trop à la méthode et sépare en services distincts, les études, les développement et l'exploitation, quand certaines parties sont même tout simplement sous-traitées et externalisées de l'entreprise. La DSI fonctionne avec quelques silos, allez, avouons le...
 


DevOps s'attaque au dernier de ces freins amenés par la linéarité du processus de construction, ce fossé entre les équipes de développement qui doivent en permanence modifier les systèmes de plus en plus vite pour répondre aux besoins de l'entreprise, et l'exploitation qui au contraire cherche a tout figer pour sauvegarder la stabilité, y compris en terme de sécurité.

Au dessus de ce fossé, une étape clef que tout le monde redoute de chaque côté: la mise en production. 


A tel point qu'historiquement les DSI s'organisaient pour n'avoir que quelques dates de mise en production dans l'année (les paliers). Avec un contenu fonctionnel énorme à mettre en production à chaque pallier, exactement l'inverse de ce qui est attendu aujourd'hui par l'entreprise qui veut des évolutions légères et régulières... 

Aujourd'hui, pour la partie de son SI qui doit rester agile, l'entreprise n'est plus prête a renoncer à la vitesse pour la stabilité. Point mis en évidence dans un des derniers billets sur l'importance de l'infrastructure (voir: DSI et Facebook, même combat). Or cette infrastructure, pièce maitresse dans un monde numérique, redevient stratégique (voir: Quand le datacenter redevient stratégique). Alors comment s'organiser?

Que propose réellement DevOps ?


Déjà, DevOps c'est la prise de conscience que l'approche traditionnelle n'est plus toujours adaptée, notamment quand l'entreprise veut aller vite comme pour le web où gère des applications dans le Cloud. C'était aussi l'objectif principal de ce billet, en espérant qu'il a été atteint ;-)

Mais DevOps, c'est surtout une démarche d'innovation et de rupture, voire une philosophie, qui regroupe des personnes qui recherchent l'efficacité de ces géants du web (Google, Amazon,...) qui réussissent à aligner au niveau mondial et en permanence, leurs plateformes avec les besoins de nouveaux services de l'entreprise... depuis plus de 10 ans! Beaucoup d'Opensource, de web et d'agilité dans leurs choix (voir: La chaussée des géants du web est pavée d'open source).


Des pionniers qui se réunissent en marge de grandes manifestations informatiques et échangent leur retours d'expérience, comme ce sera le cas à New York en juin et à Santa Clara en novembre. Mais plus près de nous GreenSI a identifié plusieurs groupes comme Paris DevOps qui tient son prochain meetup le 3 juin, et quelques sociétés qui font la promotion de la démarche comme Alterway ou Octo.

Ces personnes testent de nouvelles organisations du travail comme par exemple l'intégration en continue avec des équipes en parallèle:  une mise en production par semaine, mais quatre équipes qui travaillent sur des lots fonctionnels indépendants mais surtout en bonne intelligence avec les équipes d'exploitation. De nouveaux processus de communication et de "team building" pour casser ces fameux silos, voire un outillage adaptée pour cette nouvelle collaboration. 

Le résultat: une livraison par mois pour chaque équipe et donc la capacité pour l'entreprise à ajouter chaque semaine de nouvelles fonctionnalités à son site de ecommerce.
 
Mais ce n'est qu'un exemple illustratif du changement qui est cours. L'objectif de la communauté DevOps c'est de réinventer l'informatique d'entreprise pour que ses ressources deviennent un avantage compétitif de l'entreprise numérique. Alors si vous en avez dans vos équipes, bichonnez-les, ils sont peut-être l'avenir de la DSI...

L'humour de ceux qui aiment le numérique