Bon je sais, le titre est un peu accrocheur, et l'objet de ce billet n'est pas d'annoncer la fin du monde économique, mais de revisiter la notion "d'industrie" à l'ère de l'entreprise numérique.Vous savez la catégorie qu'on vous fait remplir dans les formulaires des salons et qui comme moi vous laisse peut être souvent perplexe.
Quand
vous travaillez chez
Carrefour dans le Drive (quand on commande sur internet et qu'on se fait
livrer dans le coffre de sa voiture via un entrepôt spécialisé), vous
êtes dans le e-commerce, dans la distribution où dans la
logistique?Certainement un peu les trois à la fois. En tout cas c'est dans ces trois domaines que les projets, les technologies et les échanges seront fructueux d'enseignements. Les démarches d'open innovation le savent bien, on a beaucoup d'idées à partager entre industries différentes. C'est donc que la notion d'industrie n'est pas si pertinente que ça pour appliquer ces idées.
Mais vous allez me dire que dans un salon spécialisé ce n'est pas grave, car vous avez encore la liberté d'aller explorer les stands que vous voulez. En revanche quand un commercial d'une ESN est assis en face de vous, et vous annonce fièrement en vous tendant sa carte de visite, représenter la division "distribution", vous ne pouvez vous empêcher de vous dire que vous être en train de rater l'expérience de cette ESN en matière de e-commerce et de logistique. Et vous n'avez peut être pas l'agenda assez dégagé pour rencontrer ses deux autres collègues...
A l'heure de l'entreprise numérique,et de la transformation numérique des entreprises traditionnelles, est-ce que cela a encore un sens de classifier les entreprises par industrie?
Voir,
d'organiser la force commerciale des ESN (éditeurs hébergeurs,
intégrateurs, services...) sur ce modèle. Après tout, un bit est un bit,
qu'il représente la qualité de l'eau mesurée en continue, la commande de
votre repas du soir ou une publicité sur le web. Ce qui est important
c'est pourquoi vous voulez le transporter, le stocker, l'analyser ou le
transformer, et pas nécessairement ce qu'il représente.Prenons un autre exemple chez les constructeurs dans l'industrie automobile.
Le salon de l'automobile 2014 a fermé ses portes le mois dernier. Tout le monde a compris, au travers des annonces, qu'on était rentré dans l'ère de l'usage du véhicule et de l'expérience de son usager. Et que pour cela l'industrie automobile allait déployer de multiples technologies informatiques: accès internet, ordinateur de bord à écran tactile, OS et applications mobiles embarquées en lien avec le Cloud, reconnaissance vocale, et même à terme le pilotage autonome et automatisé relancé par Google il y a déjà un an. Je ne vais plus nécessairement choisir ma voiture sur son moteur mais sur ses services à bord, car selon l'Insee on passe en France en moyenne 55mn par jour dans le véhicule quand on l'utilise pour aller travailler, et que le coût du temps perdu dans les embouteillages est de 6 milliards par an.
Les
"constructeurs" automobiles sont donc potentiellement des opérateurs de
services. Mais ils pourraient aussi devenir des "exploitants de
réseau", à l'image de Tesla qui gère des bornes de recharges rapides. Ou
si la tendance est de renoncer à l'usage individuel de la voiture mais a
un usage partagé comme c'est même devenu un axe de développement pour
les véhicules électriques.Et quand on commencera a imprimer en masse avec des imprimantes 3D, il faudra aussi revenir sur les certitudes que nous avons autour de la notion de constructeur...
C'est d'ailleurs dans cette industrie, bien avant internet, qu'une entreprise innovante qui faisait des pneus, est devenu sans aucun complexe, une référence dans le tourisme et la mobilité. Alors pourquoi imaginer que le découpage des industries est figé, et qu'un constructeur restera constructeur?
Regardons maintenant les nouveaux acteurs du numérique promis a un bel avenir comme Nest, qui vend un thermostat intelligent ou Netflix, qui diffuse de la vidéo en streaming. Ce sont avant tout des "data companies".
C'est à dire que leur modèle économique et leur savoir faire est basé sur la capture et l'analyse d'un grand nombre de données. Le thermostat ou la série TV ne sont qu'un domaine d'application. La valorisation est aussi bien du côte du client utilisateur (B2C) que des entreprises qui pourraient bénéficier de ces données (B2B).
Dans le cas de Nest pour délivrer un confort intelligent en fonction des usages et du contexte météorologique, et pour Netflix pour mieux personnaliser le contenu a proposer à chacun, mais aussi pour mieux produire du contenu à succès en connaissant les goûts de ses utilisateurs. Car Netflix est aussi un producteur.
L'inverse est donc vrai, dans un monde numérique les "opérateurs de services" peuvent devenir "constructeurs" (de contenu).
Ce sera vraisemblablement aussi le cas dans pour les entreprises qui s'engouffrent dans le développement des objets connectés autour de la santé. Rendez-vous en janvier au CES pour en parler.
Alors on peut se demander quelle serait la typologie pertinente dans une économie numérique?
Pour GreenSI c'est la fonction qui va devenir plus pertinente que l'industrie. Mais ce n'est qu'une intuition. Car ce n'est pas si simple que cela quand on voit la convergence entre le marketing et l'informatique autour de la donné et des relations numériques de l'entreprise. Les fonctions dont on parle ne seront donc pas nécessairement celles que l'on a aujourd'hui dans les entreprises.
De là a prédire la fin des salons sectoriels et le développement des salons par fonction, il n'y a qu'un pas que... GreenSI ne franchira pas!
En revanche, il y a certainement des opportunités et des innovations perdues, si vous ne fréquentez que des salons sectoriels qui vous délivrent des solutions clef en main. Car il y a peu de chance que ces startup qui sont en train d'imaginer comment repenser l'expérience utilisateurs et les fondamentaux de votre industrie les fréquentent...
Mais vous, qu'en pensez-vous ?

Certains y voient des réseaux intelligents (smart grid) faisant la part belle à la technologie pour optimiser leur fonctionnement, d'autres des villes durables (sustainable city) ou des villes numériques (smart city), pour mettre en évidence le déferlement de données capturées et leur analyse, parfois en temps réel.
C'est l'une des questions que s'est posée à Bordeaux pendant la
Imaginez
sortir de chez vous, consulter votre smartphone qui vous indique qu'un
de vos voisins part aussi pour son lieu de travail et peut vous déposer.
Il ne vous restera ensuite qu'une station de métro que vous pourrez
éventuellement faire à pied ou en prenant un vélo partagé. La prévision
vous indique qu'a priori 6 vélos seront disponibles au moment où vous
arriverez et le temps de trajet pour vérifier que, non seulement vous ne
serez pas en retard au travail, mais qu'en plus vous ferez faire des
économies à la ville en terme d'émissions de gaz à effet de serre.
D'ailleurs la plateforme numérique qui gère le challenge "Déplacez vous
durable" , comptabilisera cette économie d'émissions de CO2 pour votre
quartier et fera de vous... un héro! ;-)
Les
citadins, et les entreprises qui les emploie, n'ont d'ailleurs pas
attendu la ville pour adopter les technologies et les nouveaux usages de
l'internet. Facebook est la troisième plus grande communauté de personnes sur la terre, après la Chine et l'Inde.
Si vous lisez cet article sur GreenSI, il y entre 7 et 9 chances sur 10 pour que vous soyez un homme!
Et
puis l'histoire a montré que certaines femmes avaient été déterminantes
dans le développement de cette industrie. Pour ne citer que Grace Hopper
conceptrice dans les années 50s du langage COBOL et du premier
compilateur. Une informaticienne issue des mathématiques (Doctorat à la
prestigieuse Université de Yale) qui rappelle les liens étroits, au
début de l'informatique, entre ces deux disciplines.
Depuis,
les femmes ont atteint le sommet des DSI. Même les plus grandes dans le
privé (GDF SUEZ), ou dans le public (CUB, CNIL). Et la DSI de l'année
2011 en France, Pascale Avarguès (Ville de Bordeaux), a aussi été reconnue DSI de l'année au niveau européen. Titre remis par Neelie Kroes,
autre femme et ex-Commissaire Européen en charge de la société
numérique. Terminons pas nos deux Secrétaires d'Etats à l'Economie
Numérique, successives, Fleur Pellerin et Axelle Lemaire.
Alors chères lectrices de GreenSI, 
Une
menace réelle qui est parfois amplifiée par la DSI elle même, quand le
RSSI n'a pas mis en place une sécurité adaptée aux différents cas de
figure et s'entête a vouloir traiter tous les cas avec les mêmes règles
de sécurité: celles du château fort et du déni du BYOD et de
l'entreprise numérique. Si, si, ça existe encore!
Cette collaboration s'appuiera sur une indispensable remontée des
incidents pourt être en mesure de détecter des menaces multiples et coordonnées

