GreenSI ne parle bien sûr pas du programme de campagne de la majorité présidentielle, mais bien du fait que tous les objets et évènements du web peuvent être un prétexte pour "liker", échanger et se connecter. Avec comme résultat de créer ou renforcer du lien social au sein d'un groupe d'utilisateur.
Comment se faire une place dans la "jungle sociale"?
Cette conviction est déjà partagée par de multiples startups se lançant sur les traces de Facebook, mais qui se concentrent sur un seul type "d'objet" ou "d'évènement" à partager et essayer de se faire une place dans la jungle des réseaux sociaux.
Dans les plus connus, Pinterest pour partager des photos (déjà 20 millions de membres), Foursquare (33 millions) pour partager son passage par un lieu ("check-in"), ou les moins connus comme 43Things pour partager ses objectifs et les progrès accomplis ou anobii pour partager ses livres et ses lectures.
Chacune s'appuyant sur la précédente pour faire croire a son succès: Instagram voulant être le Facebook de la photo, finalement rachetée par Facebook, et Magisto, un des plus récent acteur, voulant être l'instagram de la vidéo.
Et ça marche! Du moins dans les valorisations en bourse et le nombre d'utilisateurs, mais toutes n'ont pas encore trouvé un modèle économique rentable, et beaucoup disparaîtront avant. Mais ne nous laissons pas aveugler non plus par les "success story", car comme dans le show-business, on entend parler que des réseaux qui montent et réussissent, c'est à dire certainement moins d'un pour cent. Pour s'en convaincre, vous pouvez consulter la liste des plus de 150 réseaux sociaux "connus" donc référencés sur Wikipedia.
S'emparer d'un objet ou d'un évènement et d'essayer de créer du lien social autour est donc une approche qui marche.
LinkedIn socialise les changements de postes
En mettant en place une règle de surveillance du réseau social LinkedIn, j'ai réalisé que cette tendance pouvait aussi s'appliquer à l’intérieur d'un réseau pour le redynamiser. Et dans le cas de LinkedIn, en l’occurrence, une socialisation des changements de poste.
En effet, au fur et à mesure des mises à jour par les internautes de leur évolution de carrière, LinkedIn est capable de vous dire qui a changé de poste récemment dans votre entourage.
Je me souviens de mon premier patron et mentor, quand je suis passé par le conseil, qui découpait consciencieusement les carnets de nominations des journaux économiques. Puis, une fois par semaine, il prenait sa plume et son papier à fort grammage, pour féliciter les dirigeants qu'il connaissait personnellement ou dans le réseau des anciens de sa formation.
Dans le conseil, c'était une source importante de nouvelles affaires. Car qui dit nouveau job, dit incertitude et consultation assez large sur les quelques idées qui marqueront les futures actions de ce dirigeant.
Ce n'est donc pas un nouvel usage. Mais LinkedIn le fait à l'échelle de ses 250 millions de membres dans le Monde, qui ne sont bien sûr pas tous dirigeants.
Aujourd'hui le carnet d'adresses mondial, c'est LinkedIn ou son équivalent Viadeo plus présent sur certains pays ou certaines fonctions.
Avec un outil comme IFTTT, qui "automatise le web" selon sa formule, on peut simplement programmer des alertes pour être prévenu par email en cas de changement de poste d'une de nos relations dans LinkedIn (ou par SMS, ou republier l'information dans un autre réseau).
NB: si vous utilisez IFTTT et que vous voulez récupérer cette règle, cliquez sur l'image de la règle pour la récupérer.
Par expérience, la qualité des données dans LinkedIn est déjà très bonne, car elle est vérifiée par chaque membre et par ses pairs qui peuvent l'enrichir en validant ses compétences, le recommandant ou signaler des erreurs et du spam (chiffres LinkedIn).
Celle des changements de poste s'améliore, avec le développement des usages des salariés qui pensent à mettre à jour leur fiche dès qu'ils arrivent dans une nouvelle société ou a un nouveau poste. A tel point, qu'en interne de grandes entreprises, GreenSI ne serait pas surpris de constater que l’information dans LinkedIn y est plus fiable que celle qui figure dans les dossiers RH. Et qu'elle est mise à jour plus rapidement par les salariés.
IFTTT se base donc sur les notifications de LinkedIn pour signaler un changement de poste.
Après avoir cliqué sur l'email indiquant un changement de poste, on se retrouve sur la page proposée par LinkedIn, des évènements de changements de poste. On peut simplement féliciter y la personne, ou y laisser un commentaire, voire y retrouver des connaissances pas encore dans notre réseau, mais qui félicitent la personne que l'on connait.
C'est là que la magie du social s'opère avec sa part de sérendipité, car le hasard fait souvent bien les choses.
GreenSI a donc été très surpris de constater que depuis quelque temps les échanges y sont nombreux. Et c'est une très bonne nouvelle pour LinkedIn car cela donne une raison de revenir plus souvent sur ce réseau.
Comme quoi, à l'intérieur d'un réseau social, la socialisation d'un évènement particulier peut renforcer le réseau et pour certains générer du business, comme pour mon premier patron, le stylo Mont Blanc en moins.
Et à la DSI?
Je profite de ce billet pour relancer une idée déjà discutée avec plusieurs d'entre vous. Si on peut socialiser n'importe quel évènement sur internet, pourquoi ne pas socialiser des événements dans l'entreprise, et plus particulièrement dans le SI: les messages d'erreurs?
Donc faire que sur l'écran du message d'erreur, l'utilisateur qui tombe dessus puisse y laisser un commentaire (avec son nom et sa photo). Le second qui a le problème va donc voir ce commentaire et pourra bénéficier de l'expérience du précédent. Et ainsi de suite. Cela suppose bien sûr que l'on a déjà un réseau social en place et que son usage est assimilé.
- la page d'erreur sera plus sympathique qu'actuellement, à l'image de ce que font déjà les géants du web.
- les codes erreurs sont souvent génériques et abscons et peuvent être précisés par les utilisateurs. Surtout quand le même code est utilisé par beaucoup d'erreurs
- une erreur est l'occasion d’accéder à une documentation pour que l'utilisateur comprenne pourquoi il ne peut pas faire cela et comment il faudrait faire
- cette page erreur est peut-être... une erreur. Les règles métier évoluent aussi et ce qui n'était pas possible hier l'est peut-être aujourd'hui.
- le développeur pourra revenir vers ces utilisateurs pour partager leur expérience et améliorer l'expérience utilisateur future
Le code erreur ne serait que l’amorçage d'une dynamique "sociale" d'appropriation des applications par les utilisateurs, avec à la clef une meilleure satisfaction. En effet, de nombreuses études dans plusieurs domaines montrent que la satisfaction augmente avec une participation plus active.
Après tout le BYOD montre aussi que les utilisateurs ont la maturité de vouloir prendre leur outils informatique en main (sans jeu de mot!) alors pourquoi ne pas les associer plus et les faire rentrer dans l'équipe de maintenance applicative?
Peut-etre une piste pour rompre avec la routine et revisiter nos façons de fonctionner et pourquoi pas d'en réduire les coûts de fonctionnement.