Vous connaissez certainement les "Transformers", ces sympathiques voitures à l'apparence normale, mais qui sont en fait des extra-terrestres qui se transforment en robots prêts à sauver la planète dès qu'elle en a besoin.
Et bien cette transformation, pour s'adapter, absorber de nouvelles technologies, développer de nouvelles compétences, revoir la gouvernance du SI... c'est un peu ce que l'on demande tous les jours à la DSI. Et en plus on le lui demande sur quatre fronts en même temps: usines à services, métiers, utilisateurs et clients de l'entreprise.
Les deux premiers fronts sont "traditionnels" et ont concentré la plupart des efforts et des investissements ces dernières années. Les deux derniers existent aussi depuis longtemps mais demandent aujourd'hui beaucoup plus d'attention et de moyens venant de la DSI.
Bienvenue dans "Transformers 4" déjà à l'affiche à la DSI !
(quand au vrai film, il sortira en 2014)
Une évolution toujours à l'affiche (et pour un certain temps) dans toutes les DSI qui veulent sauver leur entreprise d'une mort assurée si elle n'intègre pas la technologie à sa stratégie, avant ses concurrents qui débarquent de partout. Voiçi la"big picture" que GreenSI vous propose pour méditer sur les plages cet été avec en cadeau, la carte poster jointe à imprimer (voir plus bas).
Une transformation qui se déroule donc sur quatre fronts :
- l'usine à services (Infrastructure, Exploitation): incluant la plateforme technique, c'est le cœur et les poumons de la DSI depuis son origine (le mainframe souvent), là où elle a développé le plus d'expertise et de méthodes, et parfois quand elle ne l'a pas déjà externalisé, c'est là qu'elle y a le plus de ressources.
- les métiers (Projets, Applications): les 20 dernières années ont aligné l'action de la DSI sur l'organisation et les processus, pour servir des métiers qui ont pris le rôle de maîtrise d'ouvrage du SI, et la DSI celui de coordination de la maîtrise d’œuvre. Cette organisation a vécu. Elle ne délivre plus l'agilité dont l'entreprise a besoin dans un monde qui accélère.
- les clients (Produits & Services) :
l'innovation permanente et le rôle des technologies de l'information
font que dans un nombre toujours plus grand d'industries, le SI est
incorporé aux produits et aux services de l'entreprise. Le SI sert les
clients et la DSI devient un acteur de l'innovation... et aussi du
service après vente en lien direct avec les clients.
- les utilisateurs (Poste de travail):
c'est le dernier des quatre fronts. Le poste de travail a toujours été
vu comme un élément de l'infrastructure, mais c'est en train de changer.
La "consumerisation de l'IT" a généré une plus grande maturité des
utilisateurs, habitués à une innovation permanente pour leur
informatique individuelle et une grande personnalisation de leurs
outils. Cela met la pression sur les moyens standardisées et souvent
(volontairement) "en retard" proposés par les DSI. Avec le BYOD - bring
your own device - ces utilisateurs revendiquent même de construire le SI
dont ils ont besoin, en commençant par le terminal, mais ne nous y
trompons pas les applications vont suivre. La frontière du SI se déplace
donc entre la DSI et les utilisateurs.
NB: cette carte issue d'un brainstorming est disponible en haute résolution si vous voulez l'imprimer. Cliquez juste dessus.
Une usine à services à l'épreuve du Cloud et de l'Open Source
Dans ce domaine, les leviers de la transformation sont l'efficacité et la réduction des coûts unitaires.
La DSI est clairement confrontée à la remise en cause de son modèle de production traditionnel (datacenter, projets applicatifs, développement) par l'Open source, le Cloud et sa composante applicative le SaaS - Software as a Service. L'open source pour son efficacité à créer et mobiliser un écosystème autour de solutions ouvertes. Le cloud par la productivité redoutable amenée dans des datacenters hyper-automatisés disponibles globalement. Le SaaS pour sa réinvention du cycle projet traditionnel devenu en partie obsolète dans un monde en accélération.
Mis à part quelques DSI de grands groupes, et surtout celles des groupes internationaux, la majorité des DSI ne peuvent atteindre les économies d’échelle pour la production de logiciels et leur exploitation que peuvent obtenir les sociétés qui se spécialisant sur ces créneaux. De plus, l'entreprise demande que ces infrastructures soient maintenant plus ouvertes et plus globales, par exemple pour raccorder autre chose que des PC en réseau, mais aussi des tablettes et smartphones en mobilité ("over the air") et pour travailler avec des partenaires dans un contexte d'entreprises en réseau.
Les DSI qui embrassent cette transformation, adoptent donc le Cloud, le SaaS et l'Open source quand c'est pertinent. En le faisant elles améliorent leur flexibilité et leur modèle de coûts unitaires. Mais elles le font aussi pour continuer à maîtriser la gouvernance globale du SI. Elles rencontrent alors de nouveaux challenges qui leur demandent encore de s'adapter et de revoir leur méthodes:
- la gestion de la sécurité: qui doit intégrer une architecture plus ouverte et partagée avec plus d'acteurs,
- les méthodes de gouvernance: qui doivent s'adapter au Cloud. CoBIT et ITIL ont permis de standardiser, il faut maintenant apprendre a les flexibiliser. CoBIT v5 publiée il y a un mois tente cet exercice d'intégration du Cloud.
- une architecture ouverte: qui est au cœur de la compétence de la DSI pour assembler des plateformes et des applications de diverses origines, et ouvrir ses données et ses API a un tout nouveau écosystème venant s'y sourcer.
Des métiers à la recherche d'agilité
Les métiers sont confrontés à un environnement qui change rapidement et une pression pour plus de performance et d'agilité.
Mais comme les processus sont supportés par le SI grâce aux investissements applicatifs de ces dernières années, cette pression se transmet mécaniquement sur la DSI pour adapter ces applications et rendre les processus plus performants. Or dans ce domaine, l'intuition de GreenSI c'est que les anciennes méthodes ne vont plus faire recette car la vitesse d'adaptation demandée n'est pas compatible avec celle prise comme hypothèse pour développer ces méthodes :
- L'entreprise n'a plus le temps de lancer une armée de consultants pour décrire les processus existant, les transformer puis les automatiser.
- L'entreprise n'a plus le temps pour décrire les compétences de tous les salariés et ensuite gérer de façon planifiée leur carrière et savoir trouver les bons experts.
- L'entreprise n'a plus le temps de stocker et décrire tous les savoirs avant de pouvoir les mettre à disposition des salariés dans des bases documentaires validées.
- L'entreprise n'a plus le temps de changer complètement de version son ERP avant de pouvoir bénéficier des quelques fonctions supplémentaires qui lui font cruellement défaut pour répondre à cette nouvelle start-up mondiale qui est en train de changer les règles de l'industrie... sans ERP.
- L'animation de la communauté technologique de l'entreprise:
c'est pour GreenSI une posture que doit prendre la DSI, qui mieux que
les autres Directions, comprend la technologie et peut porter sa
capacité de transformation auprès de ceux qui peuvent la mettre en
œuvre. C'est donc bien un rôle d'animation et d'initiation qui est
demandé à la DSI, pour accélérer la transformation des métiers et
processus.
- Le collaboratif en général et les réseaux sociaux d'entreprise en
particulier, demandent une plateforme partagée par tous les
collaborateurs pour être plus efficaces dans leur activités et pouvoir
mobiliser facilement l'"intelligence collective" de l'entreprise. Cette
plateforme, comme pour le poste de travail, la connectivité ou la
téléphonie, la DSI est la mieux placée pour la fournir.
- Les processus collaboratif c'est tout l'enjeu de pouvoir utiliser les outils collaboratifs pour rendre les processus de l'entreprise plus adaptables. Ils ont été pensés pour traiter la masse, laissons la collaboration traiter les exception, qui par essence sont difficilement planifiables et modélisables. C'est tout l'enjeu des ERP 2.0 qui sont en préparation chez les éditeurs avec la promesse de l'intégration d'une "couche sociale".
Mais vous qui voyez déjà vos organisations se transformer en partie, partagez cette transformation sur GreenSI en laissant un commentaire pour enrichir ce sujet. Et une nouvelle carte sera éditée à la rentrée pour les intégrer.
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