Incroyable pouvoir de la marque Google: Consumers Would Prefer to Buy a Self-Driving Car From Google Over Ford http://t.co/OL44WKBy8E
— fcharles (@fcharles) October 11, 2013
Pourtant, aucune des deux voitures n'est commercialisée à ce jour. Donc ce n'est certainement pas le résultat d'un comparatif d'un magazine auto qui a pu influencer le public. Non, acceptons-le, la confiance dans les sociétés technologiques, sur ce produit du futur, dépasse déjà celle envers les constructeurs d'automobiles d'aujourd'hui!
Un fait assez original pour retenir mon attention et le partager sur Twitter.
Finalement, en y réfléchissant, ce n'est peut-être pas si surprenant que ça.
Il est vrai que Google a un temps d'avance pour rendre tangible ce futur produit, puisqu'il a déjà mis sa voiture sans conducteur en circulation, que l'on peut rencontrer sur son campus de Mountain View.
Damnant ainsi le pion à la R&D de tous les constructeurs automobiles, réveillés en sursaut, et qui n'ont plus comme riposte que des communiqués de presse ou les "concepts cars" lors des salons de l'automobile, dont celui de Paris récemment (Nissan promet sa voiture sans conducteur pour 2020).
Des sorties de produits plus "consistants" devraient s’échelonner entre 2014 et 2017 nous dit l'étude (PDF). On est bien à l'aube "de quelque chose" qui est arrivé plus vite que la voiture électrique, dont on nous parle depuis au moins 10 ans, comme le montre le graphique ci-dessous :
Et d'ailleurs, la voiture sans conducteur, est un sujet qui n'a pas été lancé par Google aux États-Unis, mais bien en Europe chez les constructeurs haut de gamme, selon les données de recherches sur... Google (c'est aussi ça la neutralité du Net!) :
En fait, même si tout le monde pense à Google quand on parle de "société technologique" qui fabrique des voitures sans conducteur, l'étude compare des sociétés spécialistes de la technologie "en général", à deux types de constructeurs, comme sur le schéma ci dessous. La comparaison montre d'ailleurs que le haut de gamme se défend mieux que ceux ciblés sur la voiture de M.Toulemonde, comme Ford ou Toyota.
Après la musique, les films, les livres, la publicité,... doit-on conclure que les sociétés de technologies vont renverser tous les business? Y compris des industries bien établies et très capitalistiques comme l'industrie automobile?
En fait pour GreenSI, toutes les entreprises sont en train de devenir des entreprises technologiques (GreenSI - Règle #8).
Et donc toute entreprise de technologie, les "Tech Companies", a déjà établie un capital de confiance, pour concurrencer les entreprises qui se lancent dans la numérisation de leur modèle économique. Surtout quand ces dernières ne prennent pas la technologie par les bons bouts que sont le Mobile, le Social, le Cloud et la Data.
La numérisation est en train de transformer toutes les industries. Et comme le rappelle le président du Syntec Numérique Guy Mamou-Mani, "le numérique c'est à la fois le futur de l'industrie et l'industrie du futur". Des propos à méditer à la lueur de la convergence éclairée par cette étude.
Les entreprises réellement numériques comme Google, Amazon, Facebook, Apple (les fameuses GAFA) sont perçues comme ce stade ultime de cette transformation numérique. Elles créent de la valeur et génèrent des revenus grâce à des produits et services presque numérisés ou totalement numérisés. Elles sont perçues comme telles par les clients, ce qui explique les résultats de l'enquête sur les voitures sans conducteur. Elles ont donc un avantage pour articuler une stratégie numérique, par rapport à d'autres entreprises.
Et quand en plus, dans le classement des marques mondiales, qui mesure la perception du grand public, on retrouve Apple et Google en tête devant Coca-Cola (n°3) et loin derrière le premier des constructeurs, Toyota (n°10), on comprends que la traduction de cet avantage technologique en ventes aux clients particuliers, en sera grandement facilitée. Le jeu des alliances entre sociétés de technologies et constructeurs va devoir démarrer pour rattraper le retard.
Une conséquence de cette numérisation, bien connue des lecteurs de GreenSI, est que le management de l'entreprise doit évoluer vers le management des technologies de l'information. Une compétence qui devient essentielle quand la chaine de production ou l'acquisition de clients repose sur des plateformes numériques mondiales. Et d'ailleurs, même sur le plan financier, les GAFA ont montré leur supériorité pour l'optimisation fiscale en exploitant à fond la volatilité du numérique ;-)
Que ce soit le DG, le Directeur des Opérations, ou le DSI qui prennent le leadership, pour la création et la communication de la vision numérique de l'entreprise, et l'animation de la diffusion de la technologie dans l'entreprise, toutes les entreprises devront passer par là. Un des membres du Comex devra plus que porter le sujet, mais l'incarner, et influencer la stratégie numérique de l'entreprise.
Des facilitateurs, comme ces nouveaux postes de management à cheval entre le métier et la technologie, qui "éclosent", peuvent jouer un rôle pour faciliter cette adaptation:
- "Chief Data Officer" centré autour de la donnée et de sa valorisation;
- "Chief Digital Officer" quand on articule sa stratégie autour de la relation numérique;
- et pourquoi par le "Chief Marketing Officer" déjà positionné pour la création des nouveaux produits, à condition que la culture numérique du marketing soit déjà bien affirmée.