Chaque année, ces classements ont de moins en moins de sens. Peut-être parce que le numérique rend un peu tout transverse et moins cloisonné en silos, en métiers ou en industries, mais surtout parce que le numérique se conjugue mieux avec le verbe transformer qu'avec le verbe lister.
Par exemple voici les "10 priorités 2016 pour les DSI par Gartner" cette année. Dans l'ordre :
BI/Analytics, Cloud, Mobile, Digitalisation, Infrastructure, ERP, Sécurité...
Non seulement il n'y a rien de neuf sous le soleil dans cette liste à la Prévert, mais surtout il n'y aura pas de projet BI/Analytics/Big Data stratégique qui ne prendra pas en compte le Cloud en tant qu'infrastructure, le mobile où se déportent les données et les utilisateurs, la numérisation des processus des activités de l'entreprise et donc ce projet aura un impact sur l'ERP et la sécurité des données.
C'était pourtant bien pratique il y a 10 ans de pouvoir se dire qu'on allait mettre le paquet sur deux buzzwords dans la liste, allez BI et CRM, et que pour le reste on verrait l'année prochaine.
Transformer : donner une autre forme
BI / Analytiques
Cloud
Mobile
Digitalisation / Marketing digital
Infrastructure et datacenter
ERP
Sécurité
Applications spécifiques par industrie
CRM
Réseaux et communications
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Mais en 2016 plus qu'en 2015, et certainement moins qu'en 2017, il va enfin falloir rentrer dans le concret de la transformation numérique, si ce n'est pas déjà le cas et aller plus vite si elle est déjà engagée. Une transformation qui se pilote en mesurant les changements apportés par la technologie, et pas nécessairement en ajoutant des couches de nouvelles technologies posées sur des anciens processus.
A quoi bon déployer des drones si on est pas prêt à changer sa chaîne logistique, ou du big data si on ne prends aucune décision qui ne change radialement la façon de faire, une fois obtenue la connaissance cachée dans les données.
Pour GreenSI, les priorités de la DSI sont donc plus dans le changement de sa façon de voir les choses et/ou de les mettre en oeuvre, que dans la sacrosainte prochaine version d'un logiciel qui résoudra tout les maux, ou de nouvelles technologies très prometteuses. Et ça ce n'est pas gagné !
Ce n'est pas gagné car entre nous, et on ne va pas se mentir, le DSI est très conservateur et il a horreur du risque. En fait il a même souvent été recruté pour ça !
De plus sa relation avec les métiers (ceux qui vont changer avec le numérique) n'est pas toujours au beau fixe, ce qui ne simplifie pas la conduite de ces changements.
Surtout quand l'entreprise a subit avant son arrivée le traumatisme de projets SI "pharaoniques" qui n'ont pas délivré les résultats attendus. La perte de confiance des métiers dans la technologie s'est installée, le DSI a été remplacé, mais le nouveau aura soigneusement été choisi sur sa vision conservatrice. On sait que ce n'est pas le meilleur moyen d'investir avec le SI et de tirer profit de la technologie, mais justement, cette approche de réduction des coûts et des risques rassure la DG et panse la cicatrice de la relation DSI-Métiers.
Alors quand Gartner (comme GreenSI) défend le modèle bi-modale de la DSI, qui doit à la fois faire front sur le digital et continuer à optimiser la partie du SI moins exposée à la transformation numérique, il faut bien mettre en place une organisation de la DSI adaptée, qui devra dépasser le conservatisme et la réduction des coûts pour la partie Digitale.
Sinon la transformation ne se produira pas et rien ne changera.
Car la "DSI Digitale" risque plus de ressembler à un ensemble d'équipes agiles très intégrées (du design à la production) et très autonomes, en lien direct avec les utilisateurs, internes ou externes. Des utilisateurs, parfois clients ou partenaires, dont l'activité dépend de ces plateformes gérées par ces équipes.
La fabrication de ce "SI Digital" demande la mise en place d'une plateforme mutualisée dans le Cloud, dont la performance influencera l'expérience utilisateur (UX) et qui portera les standards techniques et les référentiels du SI.
Et les sujets concrets ne vont pas manquer en 2016 avec la loi sur l'économie numérique, la cybersécurité ou la future lois Européenne sur les données privées.
Or, quand le même DSI chapeaute les deux organisations, il doit savoir changer "d'état d'esprit" à tout moment pour analyser et décider, en fonction de la partie du SI dans laquelle il se trouve.
Dans les organisations où la pression du marché demande des résultats, il y a un DSI dédié en charge de cette nouvelle partie, qui parfois peut ne pas s'appeler Directeur du SI, mais par exemple Directeur du Digital (CDO en anglais). On peut aussi trouver une organisation dédiée, avec son propre Directeur Général, quand les moyens investis sont conséquents ou les enjeux critiques pour l'avenir de l'entreprise.
Pensez au vilain petit canard
La DG a alors compris qu'elle ne pouvait pas demander le conservatisme et l'innovation à la même personne ou à la même organisation.C'est là tout le paradoxe, car le DSI conservateur va rejeter ce "nouveau DSI" pensant qu'il lui fait de l'ombre et surtout ne pas partager son budget avec lui. Une enquête Novamétrie de fin d'année fait ressortir que les CDOs mis en place en 2015 ont du mal a trouver un budget pour 2016...Alors qu'une approche coopérative s'impose et au contraire peut améliorer l'image de la DSI "canal historique", en contribuant aux projets digitaux stratégiques.
Et pour ajouter une anecdote plus personnelle entendue dans un trophée 2015 de la profession, un dossier de DSI ne pilotant que les équipes digitales d'une grande entreprise aurait été déclassé, car il ne pilotait pas l'autre partie... et donc il n'était pas DSI. CQFD.
Un peu comme le vilain petit canard dans les contes d'Andersen, avant qu'il ne réalise qu'il était un beau cygne blanc, et que les canards et les cygnes se partageaient le même lac (le "Data Lake" si on veut faire un peu d'humour).
Alors que vous soyez un cygne ou un canard, 2016 va être une année très intéressante.
La DSI devra trouver un nouveau modèle organisationnel qui intègrera le Digital, que son DSI le veuille ou non, qu'il garde le titre de DSI ou non, car il en va de la survie de son entreprise, compte tenu du rôle de plus en plus stratégique du SI dans une économie numérique.
Les priorités de la DSI en 2016 devraient donc avoir comme ligne d'horizon la contribution de la DSI à cette nouvelle organisation et donc la poursuite de sa transformation. Ce sera aussi une ligne de force des billets de GreenSI pour 2016, car ces sujets ont déjà été plébiscités en 2015 par...vous ! (en analysant le nombre de pages que vous avez vues sur ce blog l'an dernier.)
Comment faire émerger une nouvelle organisation ?
Par exemple, simplement avec de nouveaux projets qui permettent de développer (et financer) de nouvelles compétences ou ressources, techniques mais aussi dans le domaine des achats, de la contractualisation et du pilotage de ces nouvelles plateformes et de l'expérience utilisateurs. En s'attachant dès le départ à se préparer à acquérir ces compétences et pas en externalisant l'ensemble du projet bien sûr.
Mais pourquoi pas avec un vrai projet de transformation de l'organisation et des compétences, impliquant les RH et les métiers ? Les sujets ne manquent pas: agilité dont devops, équipes distribuées, lean ou mesure de l'expérience utilisateurs en temps réel...
Alors pour 2016, GreenSI vous présente ses meilleurs voeux, et vous souhaite la réussite de vos projets concrets de transformation de la DSI.