lundi 22 septembre 2014

La visibilité de DevOps grimpe en flêche en France

En mai de cette année, GreenSI regardant les DSI de l'autre côté de l'Atlantique, se demandait pourquoi si peu de personnes, en France, ne parlait et ne connaissait DevOps. Ce chaînon manquant dans l'agilité du cycle projet de bout en bout, dont la communauté grandissait aux Etats-Unis.

Cinq mois plus tard, il est difficile de rater en France les annonces de séminaires, formations et autres rencontres sur ce sujet :
Et la liste n'est pas exhaustive. Comme si tout le monde s'était donné le mot de vouloir évangéliser les DSI sur ce sujet à la rentrée!
Mais plus on creuse et on interroge des experts, plus on s'aperçoit que des fondamentaux de la DSI sont remis en cause. DevOps n'est peut être finalement que le symptôme d'un changement profond de l'information de production (ops).  Un symptôme, mais pas la cause qui est a chercher dans la transformation numérique des entreprises.

GreenSI propose à ce stade de retenir 3 choses sur DevOps.

1 - Toutes les DSI seront concernées, tôt ou tard, par DevOps

Déjà, les premiers concernés ces dernières années, sont ceux qui ont des infrastructures internet importantes. Ce n'est donc pas un hasard que Voyages-SNCF, premier site de e-commerce en France, soit dans ceux qui ont engagé cette démarche depuis plus longtemps. D'ailleurs l'exemple donné par GreenSI dans son billet de mai dernier, venait d'un échange remontant a 2 ans, avec Justin Ziegler le DSI de PriceMinister, autre ténor du e-commerce. DevOps, chez les pionniers ça marche!

Mais vous allez alors me dire que cela ne concerne pas toutes les DSI?

A très court terme, peut-être. Mais la transformation numérique des entreprises, fait que la plateforme internet se développe rapidement au sein du SI. Pour prendre l'exemple du PMU, le SI interne reliant les buralistes et les champs de courses, ne traite maintenant plus qu'une partie des paris du PMU (dont l'ancien patron Philippe Germont a été nommé Manager Numérique de l'année 2014). La transformation numérique du PMU a donc fortement développé les courses en ligne et les autres activités en ligne dont le Poker. Comme pour le e-commerce, le SI vers les clients repose de plus en plus sur l'innovation, l'agilité et des cycles courts. Le développement d'une usine logicielle, fiabilisant les mises en production, le suivi fin des performances (à l'intérieur des programmes) et le déploiement continu, deviennent incontournable sur le long terme.

Et puis les salariés qui utilisent le SI interne, peuvent aussi être vus comme des clients internes. On peut donc imaginer que les approches pour développer des applications mobiles ciblés sur leurs besoins d'efficacité, vont s'aborder avec la même agilité que pour les clients externes. Le rythme des livraisons des parties mobiles des applications actuelle va donc certainement aussi s'accélérer.

A terme, et progressivement, la question DevOps se posera à toutes les DSI, de toutes les industries, pour la majorité des applications.

2 - Il n'y a pas d'outil DevOps miracle

Et d'ailleurs DevOps est au départ un problème de fracture entre deux cultures, les "dev" (équipes de développement) et les "ops" (équipes d'exploitation). C'est donc la démarche de dialogue, de collaboration et de rapprochement entre ces deux mondes qui est en question. Pas l'outillage, comme nous le rappelle JMB sur son blog humoristique.

Et puis n'oublions pas que dans beaucoup de DSI, la partie exploitation est sous-traitée a un hébergeur. La fracture s'accompagne alors d'un contrat, long terme et figé, entre les "dev" et les "ops" qui ne sont plus dans les mêmes sociétés. Ce qui refroidit bien souvent toute initiative.

Pour GreenSI le choix d'un hébergeur, aujourd'hui, ne plus reposer que sur des critères techniques et financiers, mais doit aussi prendre en comptre la capacité a collaborer de façon agile avec son partenaire. C'est le corolaire de DevOps, que certains pourraient traduire comme un désavantage concurrentiel a ceux qui ne maîtrisent plus leur exploitation...
Les outils existent bien sûr. Pour partager les informations et référentiels, et automatiser cette nouvelle collaboration, une fois qu'elle est décidée et mise en place. Comme l'approche DevOps est née dans des communautés, des outils open source sont utilisés par ces communautés. Puppet, Junkins ou Rundeck sont souvent cités. Mais des éditeurs bien implantés dans auprès des responsables de production comme CA ou Serena, proposent aussi des produits.

La remontée d'informations précises de la production vers les développeurs, pour le suivi en temps réel du comportement en production de l'application, est une source d'information dont les développeurs auraient tort de se priver. Déjà, en cas de nouvelle version on peut comparer la nouvelle version au comportement (performance, mémoire,....) de l'ancienne telle qu'il a été vu en production. Car comme le diable se cache dans les détails, la performance d'un site peut parfois dépendre d'une seule ligne de code un peu trop gourmande en ressources.

De plus, entre nous on sait bien que pour un site internet, un environnement de pré-production ne peut pas être complètement représentatif de l'environnement de production avec des vrais clients connectés. Donc oui, certains tests se font en production, n'en déplaise a nos manuels méthodologiques, mais jurez moi de ne pas le répéter.
Alors si DevOps permet de mesurer et de réagir vite, finalement c'est peut être ça l'essentiel.

3 - C'est toute la gouvernance qu'il faudrait repenser en mode agile

Pour la partie du SI qui doit être agile (e-commerce, sites interne ou extranet,..) pourquoi ne pas repenser l'agilité de la chaîne complète.  Depuis le protoypage de fonctionnalités et la gestion agile, avec les MOA, d'un plan produit pour chaque application, en passant par le développement en mode agile type "scrum", et jusqu'au déploiement continue de fonctionnalités en production.

 

Cela semble ambitieux, vu l'épaisseur de nos référentiels CoBIT et ITIL, mais n'est-ce pas un bon levier pour repenser l'organisation d'une DSI plus agile?
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