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— Workday (@Workday) September 18, 2013
Au-delà de la guerre de positions pour dominer un modèle Cloud où les économies d'échelle sont clefs, pour GreenSI cet accord nous permet de bien comprendre les enjeux du Cloud et en filigranes comment les exploiter à l'avantage de nos SI.
Salesforce, on ne le présente plus. C'est le pionnier et le leader du CRM dans le Cloud, mais c'est aussi le créateur de deux produits essentiels pour l'avenir des ERP : Force.net la plateforme de développement et Chatter une plateforme sociale.
Workday, beaucoup moins connu en France, est un pionnier des ERPs dans le Cloud. Et comme il a été fondé par l'ancien DG de Peoplesoft (un ERP depuis repris par Oracle), leur spécialité c'est les ressources humaines et la finance, le coeur de Peoplesoft. La finance les a amenés aussi à développer des modules d'analyse de données, et pour être à la mode, de "big data".
Alors pourquoi bigre ces deux sociétés, déjà bien occupées dans leurs domaines respectifs a accompagner les entreprises a renoncer a leur ERP "in house" pour basculer vers une solution dans les nuages, ont besoin d'une telle alliance?
Aller vers un ERP complet dans le Cloud?
Déjà on constate qu'il n'y a pas de recouvrement fonctionnel entre ces solutions. Elles ne sont pas concurrentes et s'appuient sur un même concept 100% SaaS.Une telle alliance permet donc de proposer une offre fonctionnelle plus riche, si les deux solutions s'intègrent mieux.
Mais quand on connait les processus RH, Finances et CRM, on sait qu'à part les données financières, il y a finalement peu de lien et de processus transverses sur ces domaines. En tout cas moins qu'entre les achats, les stocks et la production par exemple.
Pour GreenSI cet argument d'une offre plus complète ne parait pas essentiel. Éventuellement si il y avait eu le rachat ou une fusion des sociétés puis la construction d'une offre unique d'ERP dans le Cloud. Mais pas dans le cadre d'une simple alliance.
De plus, l'annonce récente de Salesforce d'enterrer la hache de guerre avec Larry Ellison le patron d'Oracle et de signer un accord de partenariat technologique pour 9 ans entre Salesforce et Oracle, jette la confusion sur la stratégie de Marc Benioff avec Workday.
Et pour faire simple il semblerait que Salesforce soit proche d'Oracle en interne pour utiliser la techno Oracle d’infrastructure, mais en revanche pour les applications c'est du côté de Workday qu'il faudra rechercher. Pas très clair, donc à suivre et prudence pour vos projets.
L'ERP 2.0 en ligne de mire pour workday?
Mais si ce n'est pas la couverture fonctionnelle qu'il faut regarder, c'est peut-être l'intégration et l'interopérabilité, les clefs de cet accord.Comme tous les ERP, Workday va avoir besoin de se "socialiser" (Règle #3 de GreenSI) C'est-à-dire de pouvoir débrancher ses processus métiers vers des interfaces de collaboration. Par exemple avant de réceptionner une facture de fournisseur, de pouvoir poser une question sur la bonne fin de la prestation, voire sa qualité, puis de reprendre le cours du workflow en validant (ou pas) la facture dans l'ERP.
C'est aussi la capacité de mettre des alertes sur des objets métiers et quand elles se déclenchent de pouvoir les lancer dans cet espace de discussion. C'est ce que fait déjà Chatter avec Salesforce. Une alerte comme la création d'un nouveau prospect peut ensuite se discuter, chacun dans la conversation pouvant enrichir l'information qu'il a sur le compte.
L'accès à cette technologie intégrée dans Workday est une opportunité pour cette solution de faire face à un besoin actuellement différenciant et certainement dans la lignée de l'évolution des ERP 2.0 (article GreenSI).
Un big data pour Salesforce?
C'est un secret pour personne, les fonctions décisionnelles et de manipulation de données de Salesforce commencent a dater...D'ailleurs dans le domaine marketing, au coeur du CRM, où il est essentiel d'explorer les données externes de l'entreprise sur les réseaux sociaux par exemple, ou de travailler sur des campagnes multicanales, Salesforce a procédé par acquisition. Et non par évolution de sa plateforme.
Donc même si Salesforce nous parle depuis longtemps de son "Marketing Cloud" c'est seulement avec l'acquisition de Radian 6 pour la partie sociale puis avec Exact Target pour le marketing, que ce "marketing cloud" prend une réelle substance.
Cet accord avec Workday est donc une opportunité pour Salesforce de se mettre au standard de Workday plus avancé en matière de décisionnel.
Il ouvre aussi l'accès a une plateforme "big data" pour manipuler directement les données applicatives, sans passer par la case reporting ou un entrepôt de données dédié.
Une Infrastructure as a Service (IaaS) pour développer autour de l'ERP?
Salesforce propose depuis plusieurs années Force.com sa plateforme de développement dans le Cloud. Elle permet de construire des applications autour des objets CRM de Salesforce qui peuvent ainsi être enrichis.Cet accord est l'opportunité pour Workday d'exposer ses objets dans cet environnement et de pouvoir développer des applications métiers spécifiques autour des RH et de la Finance, qui ne sont pas dans le cœur du produit.
Il faut quand même se méfier de la créativité de nos métiers autour d'un Force.com, car c'est la porte ouverte au développement spécifique, façon "je forge moi même mes propres applications parce qu'elles sont plus jolies"... mais pas toujours bien urbanisées. Comment ce code va vivre sur le long terme? Pas évident à dire et attention à la réinvention de ce qui existe déjà. Je connais quelques champions de ces ateliers, malheureusement en train de faire exploser les coûts alors que depuis qu'ils ont commencé, d'autres l'ont fait mieux, plus vite et sont maintenant disponibles pour moins cher.
En tout cas c'est clairement un atout de plus pour Workday, surtout dans le domaine RH. Car l'air de rien ce domaine est bien cloisonné dans nos SI, par le sacrosaint principe que le référentiel des salariés c'est lui... et le constat au quotidien qu'il y a plus d'infos sur les salariés dans LinkedIn et Viadeo que dans ce référentiel.
Le SaaS en voie de consolidation?
On voit avec les positions tactiques prises par les acteurs du logiciel SaaS, que les schémas traditionnels des fusions acquisitions d'ERP pour racheter les bases clients comme dans le passé sont modifiées.Le besoin d'interopérabilité est un nouveau driver d'alliances stratégiques pour les clients, en revanche la consolidation des infrastructures est un nouveau besoin pour les éditeurs. Normal puisque les clients s'en sont débarrassés en basculant en SaaS.
L'avenir dira si un Salesforce + Workday sera meilleur qu'une DSI pour ne pas se retrouver dans 5 ans avec un "legacy" et des investissements difficiles à financer. Surtout avec un modèle "pay as you go" pas toujours adapté au financement de nouveaux investissements lourds.
Mais en miroir de cet accord, on voit un Oracle partenaire et compétiteur. On peut se poser la question de la stratégie d'Oracle Applications "in house" qui devra bien arriver un jour dans le Cloud.
En tout cas ça bouge dans le logiciel Cloud et le champ des possibilités d’agrandi pour les clients... avertis. Marc Benioff a annoncé cet accord en disant "a great day for the cloud" le 18 septembre. GreenSI pense que oui.
“Today is a great day for the cloud” @benioff. Learn more about our exciting strategic partnership with @Workday http://t.co/l6JlyzseZk
— salesforce.com (@salesforce) September 18, 2013