SEPA : fin de la saga ?
En décembre 2013 GreenSI ne voyait pas trop comment la date fatidique du 1er février pour la migration de tous les échanges de prélèvements et virement au nouveau format européen SEPA - Single European Payment Area - pouvait être tenue (SEPA, c'est pas prêt !).
Sans surprise l'échéance de février 2014 a été repoussée de 6 mois par la Commission Européenne, même si la date du 1er ne changeait pas officiellement (SEPA: quand c'est pas prêt... c'est repoussé !). Dans la pratique cela voulait dire que ceux qui n'étaient pas prêts n'ont pas eu de rejets de leurs prélèvements ou virements quand il n'étaient pas au nouveau format SEPA.
Rétrospectivement, quand on se souviens que le 16 Janvier Orange s'est fait pirater 800.000 comptes de ses clients (dont les emails), on ne peut que frémir à l'idée de l'opération de phishing qui aurait pu avoir lieu dans un contexte de millions de prélèvements rejetés.
Il suffisait d'envoyer de (faux) messages emails à ces clients piratés pour leur demander de rectifier leur coordonnées bancaires sur un (faux) site orange, la TV et la presse se chargeant de crédibiliser l'opération en relatant les premiers rejets SEPA. Car la communication d'Orange a été pour le moins mal gérée et ne s'est faite que le 30 janvier et les explications finales le 3 février. Pile-poil dans la période de bascule SEPA. A part les pirates et Orange, personne n'aurait pu savoir (Piratage des clients d'orange, une communication désastreuse). A se demander même si ce n'était pas l'idée initiale des pirates...
Depuis, les travaux se sont accélérés et le taux de prélèvements au bon format a beaucoup progressé (90,62%) comme celui des virements (93,47%) mais qui était lui moins en retard. La situation est proche de la fin la migration.
Mais sans aucun doute il fallait bien ce décalage de 6 mois vu la courbe !
Attention maintenant. Car on sait bien que ce sont les derniers fichiers qui sont les plus difficiles à migrer. Souvent, ce retard cache une autre difficulté dans les entreprises, comme par exemple d'avoir perdu les sources du programme qui génère les fichiers de prélèvements, ou d'être sur une ancienne version de progiciel non maintenue et donc sans mise à jour...
Le Comité SEPA qui s'est réuni le 30 avril (communiqué) appelle maintenant les retardataires à mettre tout en œuvre pour respecter l'échéance du 1er aout (1er février + 6 mois) pour qu'on puisse enfin annoncer la fin d'une saga qui a commencée il y a plus de 7 ans le 5 décembre 2007 avec la publication d'une directive européenne.
Donc si vous êtes dans les retardataires et que vous voulez éviter les désagréments des rejets dans les virements des salaires, des fournisseurs ou des prélèvements de vos clients, vous savez ce qu'il vous reste à faire avant de partir en vacances !