jeudi 11 novembre 2010

OpenData, tendance de fond pour les SI des collectivités ?

Ce qui émerge comme une tendance forte pour les SI gouvernementaux et des collectivités locales est l’Open Data. Un « forum européen sur l'open data» se tiendra d'ailleurs en France à Rennes, ville pionnière pour l'initiation de ce mouvement, le 29 novembre (plaquette). Mais Bordeaux, Montpellier et Paris pour ne citer qu'elles ont aussi des projets, démontrant le dynamisme de la France sur ce sujet suite à la politique européenne datant de 2005.

Mais de quoi parle-t-on ? L'open data est le terme utilisé quand l’Etat à la volonté d’ouvrir au public les données de l’administration ; et de passer d’une logique où le gouvernement protège ses données à une logique de diffusion massive. Ce mouvement a été initié dans des pays anglo-saxons : Australie, États-Unis (http://www.data.gov/), et Royaume Unis quand James Cameron a ouvert un portail après son élection (http://data.gov.uk/).
Le site de Rennes Metropole étant : http://www.data.rennes-metropole.fr/
Ces portails permettent d'accéder à des milliers de données publiques sous diverses formes, du simple pdf ou tableur en passant par des services (c'est la cible) intégrables dans d'autres SI par le biais d'API. Et dans ce cas là accès à des données temps réels!

Car l'enjeu pour la collectivité ou l'Etat est de créer de la valeur, et pour cela trouver ceux qui sont mieux placés pour le faire et les inciter à développer cette valeur (parfois avec un appel a projet ou un concours). Généralement on pense à des start-ups qui vont développer des services innovants qu'ils sauront valoriser:
  • les données des stations de vélo Star de Rennes, exploitées par d'autres pour faire des applications de réalité virtuelle 

  • les données des transports en commun
  • les données géolocalisées de la ville, utilisée par l'application "Vivre à Rennes" sur iPhone
  • ...
Une normalisation des interfaces de programmation est en cours c'est l'Open311. Le déploiement de capteurs dans la ville par les différents opérateurs (pollution, circulation, énergie, eau...) multiplie de façon exponentielle les données qui peuvent être partagées en temps réel.Aujourd'hui on en est encore au stade des premiers projets. Le modèle économique de l'ensemble n'est pas encore démontré une fois passé les premières subventions et récompenses de projets. L'émergence d'une nouvelle citoyenneté demandant plus de services citoyens est certes mise en avant, mais l'Internet a montré que les services payants étaient difficiles à vendre.

D'autre part, tout en appréciant les efforts de l'Administration pour se moderniser, comme la mise en oeuvre de service-public.fr par exemple, l'État français est rarement le plus rapide à déployer les nouvelles technologies. La période électorale qui démarre n'est pas non plus propice à de grands projets sur le plan national.

Les collectivités locales seront donc certainement plus dynamiques que l'État, mais je pense que seules les grandes villes auront les moyens matériels et financiers pour s'engouffrer dans cette voie. C'est pourquoi sur la période 2011-2015 je parlerai plus d'une tendance « Open City Data" qui ne concernera certainement pas plus de 10-15 villes (en tant que citoyen je ne demande qu'a me tromper, mais je ne me fais pas trop d'illusions !)

Enfin en d'ici 2015 la majorité de l'internet se consommera via des terminaux mobiles, téléphones et autres terminaux connectés. "Vivre sa mobilité" sera donc certainement un axe majeur de développement des services puisant les données dans les réservoirs de l'open data local. Encore une raison qui milite pour les collectivités locales par rapport aux grandes administrations.

Cette tendance va demander aux systèmes d'information de ces grandes collectivités de s'ouvrir, de traiter des millions de données et d'aborder le temps réel. Mais c'est une rare occasion de structurer leurs systèmes "de production" souvent éclipsés par les systèmes de gestion. Pour cela elles pourront s'inspirer des SI d'entreprises déjà habituées à traiter l'information comme un flux et à gérer l'ensemble de ces sources en réseaux. Car si le SI d'une grande collectivité se met à "cahoter", ce sera tout l'écosystème qui aura été créé qui ne sera plus irrigué.

Donc finalement pour y aller, je pense qu'il faut effectivement une vraie volonté politique, car une fois la démarche engagée il sera difficile de revenir en arrière.


Des liens vers les premières bases : 
  • http://www.data-publica.com/
  • http://www.nosdonnees.fr/
Previous Post
First
Related Posts

L'humour de ceux qui aiment le numérique