
Oui, de nombreuses municipalités sont en retard, dans leur offre de services numériques aux citoyens et dans la prise en compte du numérique dans leur transformation interne. Ce qui faisait dire a GreenSI, un an plus tard, qu'il y avait des citoyens connectés, dans des villes déconnectées de la réalité d'internet.
Où en est-on en cette année?
On peut déjà noter que, pour les nouvelles équipes municipales qui ont pu se faire élire en 2014 en exploitant l'absence de plan numérique de certaines communes, et en proposant des projets, ces labels 2015 étaient l'occasion de faire "valider" leurs initiatives et d'essayer d'obtenir leurs premiers "@". Et par la même de faire reculer ce que GreenSI appelle le "désert numérique", l'absence de présence sur internet de la collectivité territoriale.Car à défaut de pouvoir voter par internet, les citoyens connectés pèsent quand même dans les débats électoraux, même si le numérique y est encore peu présent. Comme le constatait l'étude SocialNext Work: seulement 60% des candidats ayant un programme publié sur leur site, abordaient le numérique dans leur actions municipales. Pas de doute, pour 40% d'entre eux, Internet c'est encore un journal municipal confié à un webmaster...

Et GreenSI en veut pour signe, la "caravane" du CNNum - Conseil National du Numérique - qui après avoir lancé une consultation en ligne sur l'ambition numérique de la France (à la demande de Manuel Valls), fait le tour des régions avec des journées contributives pour débattre des idées récoltées.
A Strasbourg le 9 janvier, à Bordeaux le 19 et à Nantes la semaine dernière.
Aucun doute, le numérique transforme la société en profondeur et pour les meilleurs on en n'est déjà plus à compter les panneaux d'entrée de ville.
Si vous avez le temps, visualisez cette vidéo d'introduction de la journée à Bordeaux où Daniel Kaplan (Fing), Pascal Faure (Direction Générale des Entreprises au Ministère des Finances) et Gaël Musquet (porte parole d'OpenStreetMap), nous montrent les enjeux du numérique pour la société et le travail citoyen.
Mais revenons à la cérémonie de remise des labels.
Avec humour GreenSI a identifié un autre vecteur de mobilisation en faveur du numérique: la peur de disparaître!
Et oui, c'est quand même en 2015, après les idées de simplification du "mille feuille territorial", que l'Assemblée des Départements se dote du label "Département.net" pour saluer les initiatives numériques des départements.
C'est sûr que ne pas faire savoir ce que l'on fait, est certainement une façon accélérée de mettre le premier pied dans sa tombe. Et la DSI en sait quelque chose ! Espérons que ces labels n'en resteront pas a saluer des journaux départementaux en ligne, mais bien des débuts de transformations numériques réelles.

- de promotion des usages d’Internet auprès de l’ensemble de la population (dans la continuité ou l’élargissement des missions historiquement conférées aux Lieux d’Accès publics à Internet), et de l'usage des TIC dans le monde scolaire ou périscolaire,
- de facilitation des échanges entre citoyens, et aussi de dialogue ou d’interpellation entre élus et citoyens,
- de lutte contre la « fracture numérique », de prendre en compte les handicaps et de porter attention aux publics « fragiles »
- ou de façon plus surprenante (car d'une certaine façon engagée) de promotion des logiciels libres. Mais ce n'est pas GreenSI, défenseur de l'open source, qui va s'en plaindre.
- en revanche rien sur l'open data... ce sera pour 2016?
C'est toujours autant de collectivités qui basculent ou se renforcent dans la république numérique qu'Axelle Lemaire appelle de ses voeux. Mais cela reste très faible en regard du nombre de collectivités en France. D'où le sentiment de GreenSI comme quoi la fracture numérique entre collectivités locales augmente. Les meilleurs s'améliorent et les retardataires n'arrivent pas en masse contrairement à ce que l'on devrait constater si la numérisation suivait une courbe de Gauss (avec des "early adopters" et le "main stream").

Sans surprise l'Ile de France reste en tête, suivie de près par la région Rhône Alpes, en nombre de villes participantes. Et si vous habitez en Franche Comté, mobilisez-vous vite auprès de vos élus, avant que cela ne devienne un désert numérique !
D'ailleurs on me signale que la résistance a commencée avec @siliconcomte une Association indépendante de professionnels/entreprises du numérique de Besançon et sa région. A suivre sur Twitter sans modération!

Et pour finir, scannons l'image d'Epinal, une ville 5@ pleine de projets.


Mais
quand on surfe sur les sites des 5@, on remarque que ce n'est pas
encore du "responsive", accessible depuis tous les terminaux. Même si la
plupart des sites restent a peu près utilisables sur une tablette.
Attention,
car avec la migration des usages en mobilité, notamment des jeunes,
cela pourrait être une nouvelle fracture dans l'accès à l'information et
la relation numérique avec sa collectivité.
